Saint-Étienne veut retrouver la Ligue 1, Metz changer son destin

La victoire des Verts acquise à Geoffroy-Guichard jeudi soir (2-1) les a placés dans de bonnes conditions avant leur déplacement au Stade Saint-Symphorien. Ce but suffit à alourdir la pression qui pèse sur les épaules messines.
Deux ans après sa relégation, après un barrage face à Auxerre, l'ASSE entrevoit donc de nouveau l'élite, qui correspond davantage à la stature et à la popularité de ce club historique du championnat de France.
Si "Sainté" tente de renouer avec son destin, Metz aimerait au contraire rompre avec le sien. Les Grenats pourraient connaître une septième relégation en deuxième division au XXIe siècle, ce qui constituerait un record dans les cinq grands championnats européens.
Le club lorrain est même descendu en National en 2012. Au total, il n'est pas parvenu à se maintenir en Ligue 1 plus de trois saisons consécutives lors des 25 dernières années...
Une nouvelle descente, une saison après être monté, inscrirait encore davantage Metz dans ce triste cycle.
Dimanche soir, un duel de buteurs entre le Stéphanois Irvin Cardona et le Messin Georges Mikautadze continuera d'animer cette double confrontation.
En plus d'être les options offensives N.1 des deux clubs, Cardona et Mikautadze sont des invités de dernière minute: ils sont tous deux arrivés en prêt en janvier, à la recherche de temps de jeu et de confiance.
Prêté par Augsbourg, le natif de Nîmes (26 ans) a inscrit dix buts -le dernier pour donner la victoire aux siens contre Metz- et délivré trois passes décisives depuis février, à tel point que l'entraîneur Olivier Dall'Oglio le considère comme son "arme fatale".
Mikautadze aussi a son surnom qui en dit long sur la popularité dont il jouit à Saint-Symphorien: "le roi Georges". Meilleur joueur de l'effectif messin, le Franco-Géorgien a marqué 13 buts et offert quatre passes décisives en seulement 20 rencontres, la plupart lors des dernières de la saison pour tenter de maintenir son club sans passer par le barrage.
À Metz, le joueur de 23 ans a retrouvé ce qu'il avait perdu lorsqu'il était parti l'été dernier à l'Ajax Amsterdam, en pleine crise cette saison: des buts et des minutes.
Au match aller, le N.10 a failli faire trembler les filets dès le quart d'heure de jeu, mais sa frappe a heurté le poteau. "J'ai essayé de faire ce que j'ai pu, a-t-il expliqué au micro de la chaîne de télévision du club. C'est à moi de trouver les solutions pour essayer d'avoir plus d'occasions (...) Ce qui a manqué, c'est faire du jeu tout simplement."
Mikautadze entretient une forte rivalité avec les Verts à cause de son parcours, intimement lié à l'Olympique lyonnais, voisin honni des Stéphanois. Il a débuté au FC Gerland, à deux pas de l'ancien stade de l'OL, où il a poursuivi sa formation de 2008 à 2015.
La saison dernière, en Ligue 2, Mikautadze avait chambré le public du Chaudron après avoir inscrit un doublé contre Saint-Étienne. Les supporters ne l'ont pas oublié, sifflant copieusement l'attaquant jeudi soir...
"Normal, ça ne m'a pas dérangé, a-t-il commenté. Ils m'ont charrié comme je l'ai fait la saison dernière. Ce n'est rien."
Nul doute qu'il les aura quand même en tête au moment de fouler la pelouse de Saint-Symphorien dimanche.