Au delà d'un beau parcours au Mondial en France cet été qui ferait basculer les Australiennes dans la folie du "soccer", les "Aussies" tiennent déjà avec leur capitaine Sam Kerr la joueuse emblématique capable d'attirer les jeunes filles de l'île-continent vers le "beautiful game".
Dans la short-list du premier Ballon d'Or féminin (attribué à Ada Hegerberg), Kerr est, à 25 ans seulement, la meilleure buteuse de l'histoire des championnats australiens --la W-League-- et américains -- la National Women's Soccer League (NWSL).
Avec la sélection nationale, la joueuse des Chicago Red Stars a remporté le mois dernier la Coupe des nations, un tournoi amical de préparation au Mondial. Une nouvelle confirmation qu'il faudra compter avec les Matildas cet été en France.
L'Australie, sixième nation au classement Fifa, a hérité de l'Italie (15e), du Brésil (10e) et de la Jamaïque (53e) dans son groupe C. Favorite de sa poule, elle n'est plus à placer sur la carte du football féminin mondial.
Malgré la féroce concurrence du rugby à XIII et à XV, du football australien -- appelé footy ou Aussie rules -- et du cricket qui lui disputent exposition médiatique et pratiquants, le football est devenu le premier sport pratiqué en clubs en Australie avec plus d'un million d'adeptes, dont la moitié d'enfants, selon une enquête de 2016 du ministère des sports.
Un vivier de taille dans lequel la Fédération australienne de football (FFA) compte repérer et former la prochaine Sam Kerr.
L'année dernière, la FFA a mis en place son programme "Future Matildas" pour soutenir la candidature de l'Australie à l'organisation de la Coupe du monde 2023.
En cas d'obtention du Mondial, le nombre de femmes licenciées dans un club de football pourrait doubler et atteindre la barre des 270.000 selon les projections de la FFA.
Aussie rules, volley et foot
"Nous devons nous assurer que les jeunes de 15 à 20 ans qui sont talentueuses soient capables d'intégrer les Matildas", a expliqué le directeur général de la FFA, David Gallop, à la chaîne nationale ABC.
"Comme la saison de la W-League est assez courte, nous avions besoin d'un programme qui fournirait un entraînement intense, pour que ces filles puissent intégrer les Matildas, au bon moment."
Lors d'une séance d'entraînement de pré-saison des moins de 14 ans du Moorebank Sports Soccer Club à Sydney, l'AFP a rencontré certaines de ces footballeuses en herbe.
L'une d'elles, Jessica Eagle, qui pratique aussi le Aussie rules et le volley, vise une carrière de joueuse professionnelle de football: "Je pense que je choisirais le football parce qu'une autre expérience comme celle-là ne se reproduira pas", songe-t-elle, en référence à la Coupe du monde.
"C'est vraiment génial si on vous offre la possibilité de jouer au plus haut niveau, je saisirais l'occasion."
Davantage devrait être fait pour soutenir les joueuses en devenir, selon son entraîneur Sash Lazarevski mais "il y a maintenant plus d'opportunités pour les femmes dans le sport que jamais auparavant", souligne-t-il.
"L'entraînement est plus structuré (...), si bien qu'il n'y a plus de différence entre les garçons et les filles."
Déjà trois fois quarts de finaliste, les "Matildas" rêvent d'avoir le même impact que les Socceroos en 2006: le parcours de la génération dorée masculine des Tim Cahill, Harry Kewell et Mark Viduka, qualifiés pour les huitièmes, avait fait exploser le ballon rond aux antipodes.