Si la France a été en finale de la Coupe du monde 2006 et s'est incliné lors de la séance des tirs au but face à l'Italie, les Bleus ont connu une préparation agitée avec une ambiance tendue entre les gardiens de but. Champion de France avec l'OL, Grégory Coupet pensait enfin avoir sa chance et endosser le rôle de numéro 1 face à un Fabien Barthez vieillissant, mais Raymond Domenech a préféré faire confiance au champion du monde 1998.
Une décision que Grégory Coupet n'a que très peu goûté. Le gardien des Gones aura finalement dû attendre 2008 pour disputer sa première, et seule, grande compétition internationale avec le maillot bleu, hors Coupe des Confédérations. Au micro de 'RMC Sport', Grégory Coupet est revenu sur la Coupe du monde 2006. Le gardien français a assuré qu'il n'a eu aucun problème avec son concurrent direct, en revanche, il a fustigé la gestion de Raymond Domenech.
"Avec Fabien, ça se passait bien mais on n'était pas ami"
"La difficulté c'est d'être avec un monument comme Fabien. Il faut que le chef d'orchestre organise un minimum et que tout le monde soit traité de la même manière. À partir du moment où ce n'était pas trop le cas, ça a été compliqué. Landreau était neutre, on avait plus de complicité ensemble en raison de notre âge. Avec Fabien Barthez, ça se passait bien, on n'était pas pote, mais ça se passait bien. Le noyau dur était solide, Fabien était une pierre angulaire de ce noyau dur de champion d'Europe et de champion du monde. Fabien pouvait se permettre quelques largesses", a indiqué l'ancien portier de l'OL.
"On a une montée en altitude. On dort là-haut, on part en cordée à cinq-six heures du matin. J'apprends en peu de temps que Fabien a un problème au mollet. Intérieurement, je me que la bonne étoile va peut-être pouvoir jouer. Puis quand on redescend au refuge, où nos femmes devaient nous rejoindre, j'apprends que Fabien est en bas avec sa femme et qu'il n'a pas l'air d'être blessé du tout. Ce sont des choses comme ça... Après on doit tous se retrouver et Fabien n'est pas là. Fabien fait ce qu'il veut, pas de problème. Mais le chef d'orchestre doit faire en sorte que tout le monde soit traité de la même manière", a ajouté Grégory Coupet.
"J'ai explosé après la descente en altitude, je suis allé dans la chambre de Raymond et j'étais très énervé. Je lui ai demandé qui c'était le meilleur pour lui et il finit par me dire le meilleur c'est toi. Je ne faisais pas partie des grands joueurs de l'équipe de France, donc à un moment donné, il faut juste qu'il y ait de la justice, être en phase avec un collectif, que ce soit avec tout le monde pareil. Il me l'a annoncé avant que je serais numéro 2. On a eu le droit à une semaine de vacances, donc c'était parfait pour digérer tout cela, mais je ne comptais pas lâcher l'affaire. L'équipe de France, c'est un honneur d'être appelé et pour rien au monde j'aurais refusé. Mais sur ce coup là, je trouvais que les dés étaient pipés...", a conclu l'ancien international français.