Raphaël Varane a été le patron de la défense des Bleus durant cette Coupe du monde 2018. Souvent jugé trop tendre ou pas à la hauteur de son niveau au Real Madrid lorsqu'il évolue en équipe de France, le défenseur central a largement contribué au sacre des Bleus en Russie. À 25 ans, il a ajouté une nouvelle ligne à son palmarès avec cette Coupe du monde après avoir remporté sa quatrième Ligue des champions cette saison. En équipe de France, Raphaël Varane a souvent été critiqué pour son manque de leadership, son duel perdu face à Mats Hummels en 2014, mais après son épopée russe, son image ne sera plus jamais la même.
Dans une interview accordée à 'L'Equipe', Raphaël Varane a vidé son sac et a remis en cause les critiques à son égard sur son manque de leadership en Bleu : "Parfois, on me demandait de jouer comme Ramos, de jouer comme un autre, d’être plus agressif, d’être plus ceci, plus cela. Alors que j’ai mon style de jeu, ça ne m’a pas trop mal réussi jusqu’à présent (sourires). (...) On a trop voulu me changer. Et ça m’énerve. Est-ce qu’on demande à Ramos d’être quelqu’un d’autre ? On le prend comme il est, Ramos. Et moi, aujourd’hui, on me prend comme je suis. (...) C’est une fierté sur cette Coupe du monde, on m’a, entre guillemets, accepté comme je suis".
"Je ne suis pas que gentil"
L'international français en a eu marre d'être décrit comme un "gentil" : "Depuis que j’ai sept ans, on dit il est gentil, il est gentil, c’est revenu trop de fois. Mais il y a du caractère derrière. Oui, je suis gentil, mais il n’y a pas que ça. On ne peut pas faire la carrière que je fais, rester au Real Madrid sept ans, sans caractère. Ça n’existe pas ça, ce n’est pas possible. D’un seul coup, là, les gens se sont dit que j’avais montré du caractère, du répondant, mais, vous savez, j’ai connu des galères étant petit, puis en ratant l’Euro 2016, et je suis revenu plus fort".
"Aujourd’hui, ce caractère- là, il s’est vu, mais je l’ai eu depuis toujours. Quand il faut parler, je suis là, quand il y a des moments durs, je suis là. Quand à la mi-temps de la finale, il y a beaucoup de pression, avec un groupe jeune, et on a senti de la fébrilité, c’est moi qui dis : "les gars, restons positifs, on gagne 2-1, tout va bien. Même si on a pris le bouillon par moments, c’est fini, les 45 premières minutes sont passées". Ça, c’est ce que je suis. (ndlr Il s’anime.) Quand je vois un défi en face de moi, là, le caractère il se montre", a conclu le défenseur du Real Madrid.
Enfin, il a avoué être bluffé par Kylian Mbappé : "J’ai connu quelques extraterrestres. Je pense que c’est la première fois que je rencontre un extraterrestre jeune. Normalement, les extraterrestres, je les rencontre quand ils ont 25, 30 ans. Là, j’en ai rencontré un avant vingt ans. Là, tout va plus vite. Quand je parle tactique avec lui avant les matchs, je n’ai pas le temps de finir les phrases, il a déjà compris. C’est assimilé".