Au Mondial, sa blessure à un mollet avait été un énorme coup dur pour la Celeste, alors qu'il venait d'éliminer le Portugal à lui tout seul en inscrivant un doublé en 8e de finale.
Le staff uruguayen avait d'ailleurs ménagé le suspense jusqu'au bout, poussant le défenseur français Adil Rami à lancer une de ses phrases choc devant la presse. "Il faut arrêter de nous faire croire qu'il va jouer, s'il joue c'est qu'il aura bien 'démonté la science' (fait mieux que les médecins, ndlr)".
Ce forfait, c'était "une déception, parce que je voulais aussi être là pour jouer contre la France, et parce que notre équipe commençait doucement à monter en régime : on sentait des belles choses, des belles sensations", confiait Cavani à l'AFP, fin octobre à Monaco, après avoir reçu le prix Golden Foot.
Grand seigneur, Cavani, déçu mais souriant, était allé après le match, dans les vestiaires de l'équipe de France, saluer chaleureusement Mbappé et ses autres collègues du PSG. Des images immortalisées par le documentaire officiel sur les Bleus, "au coeur de l'épopée russe".
"Un moment difficile"
C'était "un moment difficile de ma carrière, car je n'ai pas eu la possibilité de jouer contre la France. Mais je suis content que mes coéquipiers, mes amis du PSG, aient soulevé la Coupe du monde. A la fin, c'est le sport, c'est le football, et c'est fantastique".
Meilleur buteur de l'histoire du PSG, Cavani est l'une des idoles du Parc des Princes. Et alors qu'il n'avait plus marqué depuis fin septembre, contre Reims, il vient de reprendre sa série contre l'AS Monaco de Thierry Henry: trois buts de raccroc, avec l'aide efficace et désintéressée de la VAR, mais toujours bons pour la confiance.
"Ca fait toujours plaisir, car l'attaquant vit de ça, et pour la confiance c'est important. Les périodes difficiles, c'est pour tous les joueurs. Il faut rester concentré, bien travailler pour l'équipe et ça tourne. C'est comme ça, le football", a-t-il réagi au micro de Canal +.
La confiance, c'est le carburant principal du Matador depuis qu'il plante des buts aux quatre coins de l'Europe, pour Palerme, Naples et Paris. Sauf qu'avec Neymar et Mbappé en pointe, cette saison au PSG, l'entente n'est pas parfaite, loin de là.
C'est l'un des débats du moment au sein du club parisien, car Cavani souhaite évoluer dans "une équipe de combattants, qui jouent tous ensemble". Il l'a dit, alors il montre l'exemple. Contre Monaco, il a marqué une fois sur un service de Neymar, et une autre fois sur un tir contré de Mbappé.
Après Neymar, Mbappé...
Du coup, son compteur de buts a de nouveau fière allure: huit buts en huit matches de Ligue 1 cette saison, malgré la blessure à une cuisse et le doute persistant sur son avenir parisien, entretenu par les médias.
A 31 ans, Cavani a toujours soigné ses "stats" de grand buteur, avec l'Uruguay aussi : 46 buts en 107 sélections depuis la toute première en février 2008 contre la Colombie (2-2). Pour oublier son rendez-vous manqué avec les Bleus, en juillet, il va vouloir marquer le coup.
C'est d'ailleurs l'automne des retrouvailles pour 'El Matador' : samedi, il jouait contre un autre coéquipier du PSG, Neymar, à Londres lors d'un Brésil-Uruguay (1-1) marqué notamment par son tacle un peu appuyé sur la star brésilienne, le long de la ligne de touche.
De nouvelles bisbilles entre les deux attaquants, qui s'étaient déjà opposés la saison dernière pour savoir à qui il revenait de tirer les penalties au PSG ?
"C'est rien, c'est un duel. Ils défendent leurs pays ils ont bien raison. Les deux se sont donnés à fond, il y a un duel, il faut y aller", a minimisé le jeune prodige français Kylian Mbappé dimanche à Clairefontaine. A 48 heures de la revanche entre les Bleus et la Céleste.