Alain Giresse a été l’un des joueurs clés de la sélection de Michel Hidalgo. Il en était même l’un des principaux relais sur le terrain.
Giresse vouait une énorme estime pour Hidalgo, aussi bien pour le technicien que pour l’homme. Et 'Goal' a pu le constater en aout dernier. Pour lui, tout le mérite de ce sacre – le premier histoire de l’équipe de France, revient à son mentor. Car c’est grâce à lui que cette sélection a su progresser année après année et atteindre des sommets jusque-là inexplorés.
"Là où c’était beau c’est que quand il a pris la sélection en 1976, il lui a donné une identité, a confié Giresse. Il a laissé son empreinte et mis en place ce jeu qui a été le nôtre. Se basant sur la possession, la construction des actions, la création qui nous correspondaient bien. Et moi j’étais au cœur de ça en tant que milieu de terrain. Il insistait sur ça. Sur le fait que le football c’était d’ailleurs l’intelligence du jeu, la technicité. Ça n’a pas été facile de poser cela au début. Il l’a fait, en faisant jouer des créateurs ensemble. Pour lui, cela semblait à l’époque tout à fait normal, mais pour beaucoup c’était trop risqué. Il a réussi ça."
Dans le football, il est souvent question de faire un choix entre bien jouer et obtenir des résultats. Pour Hidalgo, cette équation n’existait pas car les deux étaient compatibles. "Il nous a permis de gagner en se faisant plaisir. Car on n’a jamais été bridés dans notre façon de jouer avec lui. Chacun pouvait s’exprimer avec les qualités qu’il avait. On n’a jamais été embêtés par un quelconque système. Aucun joueur de l’époque ne pourra le dire que le système le dérangeait. Il y avait un plan de jeu, une organisation bien sûr, mais à côté de cela il y avait la liberté d’expression, à travers l’intelligence du jeu et de son application. Et il était le maitre d’œuvre de tout ça."
"Quelques fois on faisait des oppositions entre bien jouait et gagner. Et lui, il a démontré qu’on pouvait faire les deux. Encore aujourd’hui on a ce débat. La preuve on a été champions du monde sans avoir toujours eu la maitrise du jeu, on a été efficaces et on a su être opportunistes. Ce n’est pas une critique, mais un constat. Parce que l’équipe était faite comme ça. Nous, on s’est basé sur d’autres options, avec des joueurs qui étaient dans un autre registre pour pouvoir gagner. Et c’est tout à son honneur", a poursuivi l’ex-coach de la Tunisie.