Le trio est sans doute envié par une grande majorité des équipes du tournoi. Pourtant, samedi, sur la pelouse de la Kazan Arena, Antoine Griezmann, Kylian Mbappé et Ousmane Dembélé n'ont jamais semblé ensemble dans le bon ton. Quelques accélérations du Barcelonais, des dribbles derrière la jambe d'appui du Parisien et les tentatives du Madrilène ont parfois rappelé tout le potentiel de l'association sans qu'elle ne parvienne à réellement inquiéter le bloc équipe australien. "On ne s'est pas trouvé, surtout avec le ballon, concédait Antoine Griezmann en zone mixte. Mais nous avons un peu moins d'une semaine pour travailler et nous améliorer". À vite trouver, une complémentarité qui a fait défaut lors de ce match d'ouverture du Mondial français remporté en balbutiant un football loin du compte.
Olivier Giroud a gagné des points
Il n'y a qu'à jeter un rapide coup d'oeil à la feuille de statistiques pour s'apercevoir du manque de complicité affiché par les trois attaquants. En un peu plus d'une heure de jeu, les trois compères n'ont échangé que trois passes, toutes en relation avec Kylian Mbappé tandis qu'Antoine Griezmann et Ousmane Dembélé ne s'étaient pas adressé le moindre ballon.
"C'est vrai qu'ils n'avaient pas joué ensemble souvent, mais on doit faire mieux", lançait Didier Deschamp en conférence de presse après la rencontre, sans oublier de souligner le manque de liant dans la transition offensive. Car si le trio s'est contenté de chercher l'exploit individuel, le milieu de terrain ne leur a pas permis de créer beaucoup d'espaces dans les derniers mètres adverses.
À l'entrée en jeu d'Olivier Giroud, la physionomie du match a quelque peu évolué. Face à un temps fort australien, le numéro 9 des Bleus a donné de l'oxygène aux siens en pesant physiquement sur une défense usée de beaucoup d'efforts. Dans un rôle de pivot, l'attaquant de Chelsea a attiré l'attention des défenseurs adverses pour permettre aux offensifs de gagner quelques mètres d'expression. Une base tactique mise au point depuis l'Euro 2016 et qui avait jusqu'aors semblé avoir les faveurs de Didier Deschamps.
Le sélectionneur reviendra-t-il à ses fondamentaux ? Les caractéristiques du Pérou, futur adversaire des Bleus (jeudi, 17h00), donnent du poids à l'hypothèse. "Les trois avaient été plus performants face à l'Italie, les enseignements peuvent changer d'une semaine à l'autre. Nous avons un autre adversaire et je prendrai les choses en considération. Ce n'est pas parce que ça n'a pas fonctionné cette fois que je changerai la semaine prochaine". En filigrane, le retour du meilleur buteur des Bleus dans le onze de départ se dessine tout de même à l'horizon.
Julien Quelen, à Kazan.