Il y a des images qui relèguent le football au second plan. En déplacement au Vitoria Guimaraes pour confirmer son embellie, l'OM devra vite oublier cette soirée maussade où sa prestation n'aurait rien effacé. Pour ne rien arranger, l'équipe de Rudi Garcia a concédé une défaite qui la replonge dans ses doutes après sa récente embellie. Mais avant cela, la scène la plus diffusée de ce match avait eu lieu à l'échauffement, lorsque Patrice Evra a violemment répondu à des supporters qui le chambraient dans une encoignure du modeste stade Alfonso Henriques. En effectuant un "high kick" - un coup de pied au visage - à un supporter avant d'écoper d'un carton rouge qui l'a envoyé en tribunes, Evra a encore égratigné son image publique. Il y a eu un match, ensuite. Et l'OM n'a pas grand chose à en tirer pour la suite.
Rudi Garcia avait largement remanié son onze pour ce déplacement de milieu de semaine. Ce choix assumé du turn-over a porté ses fruits ces dernières semaines en Ligue 1. Avec le jeune Kamara au milieu, Morgan Sanson à la place de Dmitri Payet (blessé) et un trio inédit Lopez-Germain-Njie en attaque, le technicien a encore expérienté. Cela s'est ressenti dans l'expression collective des Olympiens.
Après un premier quart d'heure sans brio, la première alerte est venue des locaux, sur une frappe non cadrée de Heldon (25e). Njie a répondu en exploitant une erreur de relance de la défense portugaise, sans plus de succès (29e). Martins, l'avant-centre de Guimaraes, s'est ensuite offert deux énormes opportunités mais Marseille s'en est sorti assez miraculeusement, Amavi effectuant un sauvetage décisif sur le première (40e, 41e).
En difficulté dans ses transmissions, Marseille a joué par à-coups. Clinton Njie a affiché ses qualités et ses défauts. Il a beaucoup proposé dans la profondeur pour permettre à l'OM de changer de rythme, mais il a gâché, aussi, à l'image de sa frappe trop molle dans une position idéale (42e). Après un autre raté de Morgan Sanson (43e), Marseille a regagné les vestiaires avec ce score nul plutôt logique.
Le second acte a été encore plus terne. Njie a manqué le plus beau face-à-face du match (57e) tandis que l'intenable Martins a vu son tir s'écraser sur la barre (67e). Ce qui devait arriva à dix minutes de la fin, sur une action limpide. Hurtado, absolument seul, a ajusté Mandanda d'une tête puissante après un centre tendu (1-0, 80e). Marseille ne s'en est pas remis et l'expulsion du minot Kamara est venue conclure cette soirée cauchemardesque (86e). Vendredi, les Marseillais se réveilleront avec la gueule de bois.