Avec sa jeune garde française, Parme rêve de retrouver l'élite
Impossible de le manquer au premier étage du centre d'entraînement du Parma Calcio 1913 : comme les autres légendes du club, les Cannavaro, Veron et autres Crespo, Lilian Thuram a le droit à son pan de mur.
Ange-Yoan Bonny, Woyo Coulibaly et Antoine Hainaut passent régulièrement devant la photo de leur illustre compatriote qui, entre 1996 et 2001, a disputé 228 matches sous le "maillot à la croix" et remporté en 1999 la Coupe d'Italie et la Coupe de l'UEFA.
Malgré tout le respect que leur inspire le champion du monde 1998 et champion d'Europe 2000, passé ensuite à la Juventus (2001-06) et à Barcelone (2006-08), c'est un autre mythe du club qui les a particulièrement impressionnés.
Et pour cause ! Ils ont joué aux côtés de Gianluigi Buffon la saison dernière, avant ses adieux au football professionnel.
"On le voyait gamin à la télévision et du jour au lendemain, on s'est retrouvé dans le même vestiaire que lui", se souvient, encore incrédule, Hainaut.
"38 finales"
"On apprend tous les jours avec ce type de joueurs", renchérit Bonny.
Et les jeunes Français ont beaucoup appris en 2022-23 : grâce à l'ancien capitaine de la Nazionale et surtout à l'épilogue cruelle de la saison.
Quatrièmes de la "saison régulière", ils ont échoué pour quelques millimètres en barrages d'accession à l'élite.
En demi-finale retour face à Cagliari, pensionnaire de Serie A cette saison, Bonny, 20 ans, a pourtant cru envoyer son club en finale avec une reprise fulgurante qui a percuté le bas de la transversale, puis la ligne de but et encore une fois le bas de la transversale.
En l'absence de "goal line technology", le but est finalement annulé et Parme est reparti pour une saison de plus en Serie B où il évolue depuis 2021.
Le club racheté en 2020 par l'homme d'affaires américain Kyle Krause n'a jamais quitté le podium du championnat cette saison.
"On a commencé la saison avec 38 finales à disputer et on verra à la fin où on en est, on sait tous quel est l'objectif", résume Bonny, arrivé en 2021 en provenance de Chateauroux (2e div.).
Rigueur tactique
"Parme, c'est un club de Serie A qui est en Serie B. La place du club est plus haut, comme le montre les infrastructures, tout ce qui est mis en place", poursuit l'attaquant qui, avec ses quatre buts et cinq passes décisives depuis août, commence à intéresser des clubs de Serie A et d'ailleurs.
L'effectif, assemblé pour Fabio Pecchia sur des recommandations de responsable du recrutement Massimiliano Notari, longtemps en poste à Monaco, est le plus jeune de Serie B.
"On a une équipe à 80% formés de joueurs étrangers. Le coach apporte la touche italienne, avec sa rigueur tactique, ses analyses vidéo", insiste Hainaut (21 ans), repéré à Boulogne, en National.
Et aussi des exigences en matière de condition physique comme toujours en Italie : "Quand je suis arrivé (en 2021, NDLR), la préparation physique était incroyablement dure, se souvient Coulibaly, formé au Havre et incontournable en défense à 24 ans.
Pour Pecchia, la formation à la française lui offre "des jeunes joueurs qui savent jouer à plusieurs postes : Coulibaly par exemple je peux l'utiliser en défense centrale, à droite, à gauche, un peu plus au milieu", apprécie-t-il.
"Parme, c'était la meilleure équipe pour finir ma formation", conclut Bonny. "Maintenant, l'objectif, c'est d'être en Serie A avec ce club et de le mettre à la place où il mérite d'être".
