Le bébé est un beau bébé: 1,91m, 80 kilos, des épaules de joueur de water-polo, un sport où il excelle, et une admiration déclarée pour Zlatan Ibrahimovic.
Alors que les très jeunes talents sont souvent des manieurs de ballon hors-pair ou des attaquants ultra-rapides, Pellegri, lui, a surtout toujours été plus grand et plus costaud que les autres. Ses armes: jeu de corps, qualité de frappe, puissance et force physique.
Pas vraiment le profil de Lionel Messi, donc, ni de Kylian Mbappé, auxquels sa précocité lui a pourtant valu d'être comparé en Italie.
"Nous avons chez nous le nouveau Messi. Il s'appelle Pellegri et s'il ne se monte pas la tête...", avait ainsi déclaré dès 2015 le président du Genoa Enrico Preziosi.
"Est-ce que l'Italie a trouvé son Mbappé ?", s'interrogeait de son côté en Une le Corriere dello Sport le 18 septembre dernier. Car la veille, Pellegri était entré dans les livres d'histoire de la Serie A, pour la deuxième fois.
La première, c'était en décembre 2016, quand en entrant en jeu face au Torino, il était devenu le plus jeune débutant de l'histoire du championnat, à égalité au jour près avec Amedeo Amadei en 1937. Il avait alors 15 ans et 280 jours.
Puis le premier but est arrivé au mois de mai, lors de la dernière journée face à l'AS Rome et il avait failli gâcher la dernière apparition de Francesco Totti comme joueur au Stade Olympique.
'Deux ans de travail'
Mais le deuxième record a donc été établi le 17 septembre avec un doublé face à la Lazio Rome (3-2), à 16 ans et demi. Beaucoup mieux que Silvio Piola, 17 ans et 104 jours quand il avait réussi la même performance en... 1930.
Piola étant encore aujourd'hui le buteur le plus prolifique de l'histoire de la Serie A (274 buts), on a une idée de l'avenir qui pourrait s'ouvrir devant l'avant-centre génois.
Ce jour de doublé, on a beaucoup pleuré dans la famille Pellegri. Marco, le père, a fondu en larmes sur le banc de touche du Genoa, dont il est le manager. Quand on lui a montré ces images après le match, Pietro a lui aussi péniblement étouffé quelques sanglots.
"Je ne demande rien, je ne m'attends pas à jouer plus. Avec ces deux buts au Marassi (le stade du Genoa, ndlr), sous la tribune Nord, j'ai réalisé un rêve. Le premier, je le dédie aux tifosi, parce que je suis du Genoa, comme eux. Et le deuxième c'est pour mon papa", a-t-il déclaré.
La suite a été plus difficile pour le très jeune Pellegri, qui vit encore chez sa mère, et il a peu joué au mois d'octobre. Entré en jeu lors du dernier match contre la Spal, il pourrait tout de même redevenir une option pour son entraîneur Ivan Juric, sous pression avant le derby samedi face à la Sampdoria.
Quand il l'a lancé dans le grand bain, Juric disait de Pellegri qu'il pouvait "devenir un joueur important du Genoa, même s'il a besoin de deux ans de travail".
"On a beaucoup bossé parce qu'il était très brut. Il est très puissant mais avant, il n'attaquait jamais la profondeur, il voulait jouer uniquement dos au but. Il a déjà beaucoup changé, son pied gauche s'améliore", a récemment développé le technicien croate.
"Il peut faire une grande carrière parce qu'il a encore une marge de progression hallucinante", avait-il conclu. C'est l'avantage de commencer tôt.