Si le doute existe avant le match de samedi face à la Grèce, qui peut déjà envoyer l'Italie à l'Euro, le mérite en revient à Sirigu.
A 32 ans, l'ancien gardien du PSG a en effet laissé derrière lui la fin ratée de son expérience parisienne et ses deux prêts sans succès à Séville et Pampelune.
Et depuis 2017 avec le Torino, le Sarde s'est totalement relancé et est revenu à un très haut niveau, complet, explosif, sans point faible et avec une nouvelle spécialité sur penalty (déjà six repoussés en un peu plus de deux saisons).
Pour beaucoup d'observateurs, Sirigu est donc désormais le meilleur gardien italien de Serie A, ce que semblent confirmer certains statistiques, seul le Slovène Handanovic (Inter Milan) ayant depuis 2017 un meilleur pourcentage de tirs arrêtés que lui.
Mais Gianluigi Donnarumma est l'élu. Après les deux décennies de règne de Buffon (176 sélections), il fallait un géant et Roberto Mancini a choisi le jeune gardien de l'AC Milan, ses records de précocité, son sang froid, son envergure.
Seulement voilà, si Donnarumma fait des exploits, il commet aussi quelques erreurs, de moins en moins souvent, mais toujours plus que Sirigu, à peu près irréprochable depuis deux ans.
"Jusqu'au 6e gardien"
Alors, la 'Gazzetta dello Sport' a mis les pieds dans le plat cette semaine et a poussé pour la candidature Sirigu. "Il serait opportun de lui offrir d'autres occasions de conquérir le poste de titulaire à l'Euro. Nous pensons à un test immédiat contre la Grèce, ou peut-être contre la Bosnie" au mois de novembre, a écrit le quotidien aux pages roses.
Mais le débat n'a pas vraiment débordé et s'est arrêté net aux portes de Coverciano, le Clairefontaine des Azzurri.
"Ca n'est pas facile de laisser ce Sirigu-là sur le banc au vu de ses excellentes prestations avec le Torino. Mais Salvatore sait très bien quelle est la hiérarchie dans les buts de l'Italie. Le titulaire est Donnarumma", a de nouveau tranché Mancini.
"Salvatore sait aussi qu'on regarde toujours l'état de forme de chacun, à chaque moment. Et nous, on sait qu'on peut compter sur lui, aussi bien au plan technique qu'au plan humain", a-t-il ajouté.
"S'il y a bien un problème que nous n'avons pas, c'est celui du gardien. Si l'un est absent, il y a un autre, tout aussi fort. A ce poste, on est très bien fournis jusqu'au 6e gardien", a encore souri le technicien italien.
De fait, Sirigu et Donnarumma se sont pour l'instant partagés le travail dans ces qualifications, du fait notamment de la blessure du Milanais en fin de saison dernière.
Les deux gardiens en sont à trois matches chacun dans l'impeccable six sur six réussi par les Azzurri. Une septième victoire, avec Donnarumma dans les buts au Stade Olympique de Rome, vaudrait qualification pour l'Euro.