"Je vise juin 2026 mais je n'irai pas au-delà", annonce le doyen Dante à l'AFP'

QUESTION: Franck Haise est votre 8e entraîneur. Ces nombreux changements sont-t-ils compliqués à appréhender?
REPONSE: "Le coach apporte un nouveau projet, un autre fonctionnement. On apprend toujours. Le passé ne compte plus. Du plus jeune au plus ancien, il faut le convaincre. Il est clair à ce niveau. Et je partage son avis. On est donc tous en alerte. On veut montrer nos capacités. Malgré les changements, voire à cause d'eux, le club continue sa progression, devient plus mature. On sait où on veut aller. On trace notre chemin, malgré les complications. Sur les dix dernières saisons, Nice, c'est très bon. Cela montre progression, stabilité, constance".
Q: Nice évoluera avec trois défenseurs et sans Todibo. Cela aussi change beaucoup...
R: "On perd un joueur de qualité internationale. A mon âge, je m'adapte vite. On doit être soudés, impliqués pour prendre le minimum de buts. Le groupe, concentré, est en train de s'adapter au jeu demandé. Au début, il faudra être un peu patient. Car attendre le pressing pour commencer à jouer et créer le décalage (avec Farioli, ndlr), est une chose. Agresser constamment l'adversaire, vouloir prendre le contrôle, être toujours dynamique, dans l'intensité, avec l'énergie (avec Haise, ndlr) en est une autre".
Q: Vous avez pourtant pris beaucoup de buts en préparation...
R: "Ils découlent d'erreurs individuelles. Le projet de jeu n'est pas en cause. On est sur le bon chemin. Mais on doit être plus vicieux, plus vigilant, et avoir beaucoup de détermination. Aujourd'hui, l'équipe veut être compacte en phase de pression, comme de construction. Mais, même si le coach a déjà prouvé ses qualités, malgré le bon effectif, on a perdu Todibo et Thuram, et il y a beaucoup de blessés. Il faut de la patience".
Q: Quels sont les objectifs collectifs?
R: "Être dans les 16 meilleurs en Ligue Europa et nous qualifier en Coupe d'Europe en L1. Mais plus tu te prépares à vivre une saison difficile, plus ce sera réaliste".
Q: Personnellement, comment les ans coulent-ils sur vous?
R: "Je suis en forme physiquement et très enthousiaste mentalement. Mais je n'ai pas de marge. C'est simple: si je ne suis pas 100% professionnel, ça va tout de suite se voir. La différence est là. Plus les années passent, plus la marge diminue. Je suis 100% dédié à mon sport. C'est beaucoup de temps, d'investissement. Je suis prêt à payer le prix".
Q: Cette saison, vous jouerez deux fois par semaine. Vous êtes-vous mis d'accord avec Haise pour vous aménager du repos?
R: Non! Mais je me suis mis d'accord avec moi-même. J'ai un seul objectif: répondre présent et donner le meilleur de moi-même dès que le coach a besoin de moi. Sur le terrain, évidemment. Mais aussi en dehors ou sur le banc, en aidant, par exemple, un défenseur sur un placement ou un joueur, s'il baisse la tête. Il faut être actif".
Q: A bientôt 41 ans, est-ce votre dernière saison?
R: Mes sentiments sont multiples. A chaque fois que je rentre sur le terrain, je me dis que ça peut être le dernier match. Il faut que j'en profite au maximum. Après, il y a une autre volonté: se fixer des objectifs. Je vise juin 2026 mais je n'irai pas au-delà. Ça, c'est acté. Ça veut dire que si l'année prochaine, je joue encore, ça sera ma dernière saison. Et ça me ferait 10 ans comme joueur au club. Convaincre les gens et le club que, sportivement, je peux encore faire une dixième et dernière saison est une motivation personnelle. Il faut toujours chercher des sources de motivation pour aller au bout des choses".
Propos recueillis par Christophe BELLEUDI
August 18, 2024