Les passionnés de Ligue 1 l’auront possiblement reconnu pour son doublé face au PSG, sa fidélité aux clubs de l'île de beauté et ses "coups de gueules assumés". Si ce n’est pas encore le cas, cette rédaction vous dressera le portrait d’un taulier de Ligue 1, attachant et humble.
169 matchs en Ligue 1, 327 en professionnel, de ses débuts à sa reconversion comme consultant, Julian Palmieri nous a donné la possibilité d’entrer dans son intimité de guerrier corse.
Un format vidéo est à retrouver sur nos réseaux sociaux, via 2 épisodes de 20 minutes.
Une carrière "bizarre mais qui me correspond !"
Premier pas à Lyon et retour sur l’île de beauté
"Après l’Olympique Lyonnais, à 14 ans, j’ai eu la chance d’avoir le choix de signer ou je voulais (…) j’ai saisi l’opportunité et j’ai bien fait."
Le premier passage à Bastia
À 18 ans, le rhônalpin se lance dans le milieu professionnel avec Crotone en Serie B. Devant la caméra, Julian explique le devoir de conscience et les responsabilités qui jalonnent une carrière.
"Le plus dur c’était de durer et j’ai été bon psychologiquement. A 19 ans j’ai pris un an de suspension. Je savais que j’allais rejouer et je voulais prouver au football que j’avais l’envie et la qualité pour jouer au plus haut niveau".
Nouveau statut, la « patte » Palmieri fait effet
En 2013, Frédéric Hantz refuse son départ et menace la direction de quitter le club : "Après le Sporting, je devais signer à Lille la première année ou je jouais en Ligue 1 pour 3 millions, 3,5 millions (…) ils voulaient refaire leur côté gauche avec Palmieri-Thauvin".
C’est finalement 4 saisons plus tard, en 2016, qu’il rejoindra les Dogues.
"Le doublé contre le PSG a changé ma vie"
Une reprise somptueuse du droit hors de la surface de réparation, le ballon vient se loger dans la lucarne de Douchez. Victoire 4 buts à 2 pour les Bastiais et il l’assure "il n’y a pas une semaine ou l’on ne me parle pas de ce but".
Des opérations de maintien récurrentes
Le consultant est revenu avec émotion sur ses différents échecs et problèmes personnels qui l’ont progressivement écarté des terrains, notamment le décès de sa mère lorsqu’il évoluait au LOSC.
"Pendant ma carrière, je n’ai pas eu le temps de faire le deuil de ma maman (…) J’ai arrêté le foot pendant 4-5 mois après Lille car j’en ressentais le besoin, si le coach de Metz n’est pas Fred Hantz, je pense que j’aurais arrête ma carrière".
Une nouvelle facette du "15" bastiais se dévoile avec une sincérité touchante, loin des clichés du footballeur impulsif.
Malgré la volonté des Caennais de le recruter en Ligue 1, il s’envole pour Metz. 15 matchs sous le maillot des Grenats dans l’élite, puis le Gazélec Ajaccio sera son dernier défi en Ligue 2. Le choix du cœur voire même un besoin affirme-t-il "Le Gaz’ me faisais penser au Sporting d’il y a 10 ans". Pourtant, dès son arrivée, la situation se complique et ternit sa fin de carrière : "Je prends 8 matchs de suspension pour avoir frappé un joueur dans les vestiaires, il m’avait insulté tout le match (…) j’étais au point de rupture avec les dirigeants et le staff sportif". À 32 ans, le football business l'éreinte, il préfère se retirer dans le silence : "il y avait des jeunes de 10 ans de moins que moi et je voyais la différence, je n’arrivais pas à faire semblant".
La squadra corsa, pour l’amour de l’île
Une équipe de joueurs 100% Corse avec entre Cabella, Cahuzac ou encore Cavalli. Noël le Graët s’était opposé à son instauration, mais la passion prime. "Ce n’était même pas de la fierté, ça dépassait sur l’émotion. Chaque match on le jouait comme si c’était une finale de Coupe du Monde. On a joué la Bulgarie, le Togo, le Gabon, le Burkina, et on n’a pas perdu un match" explique-t-il.
Malheureusement, Palmieri déplore aujourd’hui le manque d’identité de certains clubs Corse : "Le Sporting club de Bastia n’a jamais rappelé un de ses anciens joueurs alors qu’il y a Anthony Modeste, actuel directeur sportif à Notthingham, Jérome Rothen, Michael Landreau, Yannick Cahuzac. C’est leur politique, mais ils n’y arriveront pas, ils ne connaissent rien au football professionnel".
Les pronos pour cette saison de Ligue 1
Pas de doute cette année, "le champion de France on le connaît", ce sera le PSG qui remportera le trophée.
Même avec le cœur lillois, la surprise ou la suite logique sera le RC Lens, qui trouvera sa place dans le haut du tableau : "un coach qui surprend d’année en année (…) une préparation remarquable ( …) Samba qui est gardien, on dirait un numéro 10 !"
Julian confirme, ce sera une année revancharde pour l’Olympique Lyonnais qui compte sur le retour de ses piliers historiques : "Les gens disent qu’ils sont cramés … À 30 ans, ils sont tous jeunes ! Les mecs ont grandi au Bayern de Munich et Arsenal, ils ne sont pas parti à Compiègne et Montceau-Les-Mines". De plus, le retour d’anciens joueurs dans la direction donne davantage de sens au projet : "L’arrivée de Guily va faire énormément de bien (…) il est jeune, affuté, chambreur, s’entraine encore avec eux, il va faire le tampon entre les joueurs et le staff (…) c’est l’une des meilleures recrues de la saison".
Le consultant poursuit en évoquant le destin tragique de Saint-Étienne : "Même si la Ligue 2 reste une antichambre, que c’est du haut niveau, évidemment ça fait ch**r". Mais finalement, cette situation est nécessaire pour retrouver les Verts avec un autre visage dans l’élite : "Depuis deux, trois ans, c’est une parodie du club (…) avec ces présidents-là, ça a été de mal en pis, ils n’ont pas su le vendre au bon moment c’était donc inévitable !".
Ce retour en Ligue 1, prévu pour quand ?
"S’il ne remonte pas dans les deux ans, ça sera compliqué, s’il n’est pas racheté, alors il ne remontera pas (…) Avec l’engouement qu’il y a, la montée reste possible, même s’ils partent avec un stade et des points en moins. Je l’ai vécu à Bastia, on avait pris 6 matchs à huis clos à Geugnon, c’est compliqué à gérer mais on se surpasse avec les supporters qui t’encouragent, t’apostrophe dans la ville".
Vous l’aurez compris, l’ex latéral gauche reste toujours aussi incisif dans ses interventions !