Alors que l'étau se resserre autour d'Aminata Diallo, mise en examen vendredi pour "violences aggravées" dans le cadre de l'enquête sur l'agression de Kheira Hamraoui, cette dernière vient enfin de sortir du silence dans un long message posté sur ses réseaux sociaux, accompagné par plusieurs photos de son agression.
Interpellée, sa coéquipière et concurrente à l'époque Aminata Diallo, témoin de la scène, avait été relâchée après quarante heures de garde à vue. Elle a finalement été mise en examen vendredi pour "violences aggravées" et "association de malfaiteurs", puis placée en détention provisoire.
Quatre autres suspects, des hommes soupçonnés d'avoir participé à l'agression, ont également été mis en examen des mêmes chefs. Ces quatre hommes mettent en cause Aminata Diallo. Elle est présentée comme la commanditaire des violences.
Hamraoui a été suspectée par certaines joueuses du PSG d'avoir orienté les enquêteurs vers Diallo, qu'elles estimaient innocente, ce qui a conduit à de fortes tensions dans l'équipe. Le club a décidé de tenir Hamraoui, sous contrat jusqu'en juin 2023, à l'écart du groupe professionnel pour la saison en cours.
Le message complet :
"Après de longs mois de souffrance, j’ai décidé de sortir du silence, écrit-elle. Je n’oublierai jamais cette soirée du 14 novembre 2021. Elle me hante nuits et jours. Cette sombre soirée qui a fait basculer ma vie personnelle et professionnelle, ma vie de femme et de footballeuse. Cette triste soirée où j’ai cru mourir lorsque deux hommes cagoulés m’ont obligée à sortir de force d’un véhicule. Ils m’ont rouée de coups de barre de fer en visant essentiellement le bas de mon corps. Cette nuit-là, leur objectif était simple : ôter par une violence extrême mon outil de travail en brisant mes jambes et mettre un terme à ma carrière.
À la suite de cette expérience ô combien traumatisante qui s’est transformée en une absolue injustice, j’ai été victime d’une surprenante cabale médiatique dans le but de salir mon image et ma vie privée. La finalité était d’éloigner l’opinion publique de la vérité : je suis victime. Certainement pas coupable sauf sans doute de m’être emmurée dans le silence qui sied à ma pudeur. Et d’avoir laissé s’installer un buzz médiatique d’une violence inouïe qui nous a anéantis, mes proches et moi.
(...) Cette période est certainement l’une des plus difficiles de ma vie de femme et de sportive de haut niveau. D’autant que l’aventure de l’équipe de France, si importante à mes yeux, s’écrit désormais sans moi.
Aujourd’hui, je fais confiance à la justice pour qu’éclate la vérité et que mon honneur soit lavé. Je suis impatiente que mon nom soit à nouveau seulement associé aux pages sportives et quitte les rubriques judiciaires.
(...) Mon objectif de carrière a toujours été de devenir une joueuse professionnelle qui donne le meilleur d’elle-même sur les terrains dans le respect de son public et des partenaires. J’espère de tout mon cœur pouvoir encore longtemps réaliser mon rêve de petite fille. Ce que j’ai vécu ces derniers mois est une très grande leçon de vie. J’aspire aujourd’hui à retrouver le plaisir du rectangle vert. Et de continuer à gagner. Car s’il y a bien une chose qui n’a pas changé depuis ce drame : c’est mon ambition pour moi et pour mon pays".
— Kheira Hamraoui (@kheirahamraoui) September 17, 2022