Il aurait dû faire partie du groupe des 23 Tricolores à l'occasion de la dernière Coupe du Monde mais une fâcheuse blessure au tendon d'Achille est venue le priver de ce grand évènement et du sacre national qui s'en est suivi. Jusqu'ici, Laurent Koscielny n'a rien laissé transparaitre de ses sentiments par rapport à cette tournure d'évènements. Mais à l'heure où il s'apprête à faire son grand retour à la compétition, l'ancien Lorientais a choisi de sortir de son silence et exprimer tout ce qu'il a sur le cœur.
C'est lors de l'émission 'Canal Football Club' de 'Canal+' que Koscielny est revenu sur tout ce qu'il a enduré ces derniers mois. Il s'est lâché avec sincérité, affirmant notamment que la victoire de l'Equipe de France en Russie lui a fait "plus de mal psychologiquement" que sa blessure. Un témoignage fort qui pourraient éventuellement choquer, mais que l'intéressé a assumé. "La Coupe du Monde (manquée) restera comme une étape noire de ma carrière", a-t-il ajouté.
"J'étais content pour eux, mais égoïstement je voulais les voir perdre"
Koscielny était présent à Moscou le soir du sacre, à l'invitation du président de la République Française, Emmanuel Macron. Il était alors apparu tout sourire, célébrant notamment comme si de rien n'était avec ses copains. Mais, c'était une posture de façade. À l'intérieur, le Gunner était meurtri. "La blessure a été dure à encaisser. La suite a été encore plus dure car ils ont gagné le Mondial. J'ai un coté égoïste. Je me dis que j'aurais pu faire partie de l'aventure et gagner la Coupe. Et j'aurais ça dans un coin de ma tête jusqu'à la fin de ma vie. C'est difficile et personne ne pourra se mettre à ma place".
À la question quel sentiment l'a parcouru au moment où le dernier coup de sifflet de la finale a été entonné, Koscielny a lâché avec honnêteté et sans calculer : "J'étais super content pour eux, mais aussi dégouté. Tu ne peux pas te sentir champion du monde, comme pouvaient l'être les 60 millions français. C'est un sentiment étrange. Pendant le tournoi, je voulais qu'ils se qualifient, mais en même temps je voulais qu'ils perdent. C'était mon sentiment a ce moment-là".
Koscielny est aussi revenu sur sa période de rééducation. L'intéressé a un grand regret par rapport à cette phase : celui d'avoir délaissé ses proches. "C'est ma première grosse blessure, mentalement tu deviens très costaud. T'apprends beaucoup de choses, par rapport au foot et à la vie. Je n'ai bossé tous les jours à St-Raphael, et mis ma famille de côté" a-t-il déploré. Des aveux poignants, accompagnés de quelques larmes versées. Après s'être repris, il a ajouté : "ce sont des choses de la vie, et tu dois faire face à tout ça. Pendant ma rééducation, j'étais égoïste. Je n'ai pensé qu'à moi, et je n'ai pas fait attention aux gens".
Le vice-champion d'Europe 2016 a eu le soutien de ses proches, mais il estime ne pas avoir été suffisamment soutenu par le monde du football. Il en veut notamment au sélectionneur Didier Deschamps, qui n'a pas suffisamment pris des nouvelles de lui : "Je l'ai eu une fois, pendant mon anniversaire en septembre. S'il m'a déçu ? Il y a beaucoup de personnes qui m'ont déçu. Y a plein d'autres coaches. Tu prends un petit coup derrière la tête".
"Les Bleus, c'est fini !"
Avec ces propos, Koscielny ne se met pas en position favorable en vue d'un retour en sélection. Mais, il n'en a que faire, pour la simple raison qu'il ne compte plus retourner à Clairefontaine. Il avait annoncé il y a plusieurs mois déjà qu'il ne rejouera pas sur la scène internationale après le Mondial. Un choix sur lequel il n'a pas l'intention de revenir : "Je pense avoir donné ce que je pouvais donner à l'équipe de France. La sélection a une très belle génération avec de grands joueurs. Ma blessure n'a rien changé à ma décision : les Bleus c'est fini. Mais je reste un supporter de l'Equipe de France".
S'il ne rejouera pas avec son pays, Koscielny assure, en revanche, qu'il est déterminé à retrouver sa place à Arsenal et prolonger au plus loin sa carrière en club : "J'ai un nouvel état d'esprit. Il y a eu le Laurent d'avant, et le Laurent d'après. J'ai envie de continuer à Arsenal, et revenir vite. Je ne sais pas quel niveau je peux avoir, mais j'ai envie de me battre".