"Quand vous sentez que votre équipe n'est pas dans le timing, manque de confiance, de technique, il vous faut changer quelque chose. Souvent on nous reproche de trop tarder...", résume l'entraîneur bordelais.
Otavio pas loin du carton rouge, Nicolas De Préville très loin du compte, Bordeaux pas loin du néant, Gasset a tranché et, comme par magie, tout s'est amélioré. Avec comme fers de lance de cette éclaircie, le polyvalent Yacine Adli, le vétéran Jimmy Briand et les gauchers Rémi Oudin et Mehdi Zerkane, tous appelés à confirmer.
- Adli, six d'avenir ? -
Relayeur-créateur, le Fellaini bordelais est un espoir (20 ans) dont on attend monts et merveilles mais qui pêche, souvent, par irrégularité.
Le voir évoluer seul devant la défense ne paraît pas incongru car "c'est un garçon à fort potentiel, qui a la qualité pour être le premier relanceur", souligne l'ancien milieu défensif Philippe Lucas.
"A ce poste, il a moins perdu de ballons qu'Otavio, il a amené du liant", constatait à ses dépens le coach nîmois Jérôme Arpinon.
De là à lui voir un avenir au poste de N.6 ? "Comme Bordeaux a pris Hatem Ben Arfa, (...), pour Yacine, il s'agit de redescendre d'un cran ou ne pas jouer", résume Lucas, qui voit en lui "un meneur de jeu reculé dans sa moitié"
L'ancien coach des U19 bordelais ose la comparaison avec Adrien Rabiot ou Fernando Redondo. Et attend confirmation "à l'extérieur, s'il arrive à exister défensivement en récupérant des ballons, et si sous pression, il arrive à ressortir des bons ballons. Si le joueur a le mental et la hargne en lui, il va vite apprendre."
- Briand, centenaire affamé -
Jimmy Briand aura patienté huit mois, confinement et trêve compris, et dix matches, débutés pour la plupart sur le banc, pour enfin atteindre la barre symbolique des 100 buts en L1. Une fierté, une délivrance pour Briand, 35 ans, à l'hygiène de vie irréprochable, qui fait tout pour durer.
Lui-même buteur centenaire (126 buts au compteur) et resté proche de Bordeaux, Lilian Laslandes se félicite de le voir "rejoindre ce club restreint" et l'invite désormais "à viser les 110, la dizaine supplémentaire".
"Il faut continuer à se fixer des objectifs", poursuit Laslandes, qui se retrouve un peu en Briand pour son côté altruiste (63 passes décisives en L1, dont les deux dernières à Marseille et contre Nîmes).
"Je le vois aux entraînements, il est en forme. Après c'est dans la tête, rappelle l'ancien international français. Quand on arrive en fin de carrière, on accepte plus facilement certaines choses, surtout si le coach vous fait confiance sur des bouts de match. Sa chance, c'est qu'à Bordeaux, il n'y a pas un attaquant qui se détache vraiment. Alors pourquoi pas lui ?"
- Oudin-Zerkane, gauche caviar -
Face à Nîmes, après les entrées en jeu de Rémi Oudin et Mehdi Zerkane, les quatre joueurs alignés dans l'entrejeu (Ben Arfa, Zerkane, Oudin, Toma Basic) avaient la particularité d'être tous gauchers.
Une configuration peu banale que "je n'ai pas souvenir d'avoir déjà vu en pro", témoigne Nicolas Maurice-Belay, ancien milieu gaucher des Girondins.
"Généralement, nous (les gauchers) sommes en minorité dans un effectif. Cela a des avantages car on n'est pas comme tout le monde. On a un style assez particulier, et grâce à des ailiers comme Messi, Robben, Malcom, on a démocratisé les joueurs faux-pied qui rentrent", reconnaît "NMB", bifurquant volontiers sur le côté... esthétique.
"Visuellement, on est plus beau à voir jouer qu'un droitier", sourit-il. De là à faire de Bordeaux une équipe élégante contre Monaco ?