Presque trois mois après le limogeage de Michel Der Zakarian, son arrivée a surpris. Le directeur sportif, Gregory Lorenzi, avait assuré chercher un jeune entraîneur, capable d'apporter des idées nouvelles et de s'installer sur le long terme.
Âgé de 55 ans et nommé pour six mois, Eric Roy ne correspond pas à la description, même si Lorenzi assure qu'un "jeune entraîneur", c'est aussi quelqu'un "qu'on n'a pas forcément vu et revu dans des clubs différents".
Effectivement, si cet ancien milieu de terrain a connu une riche carrière comme joueur, formé à Nice puis passé par Toulon, Marseille, Lyon, Sunderland ou encore Troyes, il a été peu vu sur les bancs de Ligue 1: seulement un passage à Nice de mars 2010 à novembre 2011.
Depuis, il a passé son brevet d'entraîneur professionnel de football (BEPF), dans la même promotion que Zinedine Zidane, mais il a fait carrière comme directeur sportif à Nice, à Lens et brièvement à Watford, en Angleterre, avant de devenir consultant à la télévision.
"Faire partie d'une équipe"
"J'ai été très proche de retrouver un banc", à Lille puis à Lorient en 2015 et 2016, "et dans deux ou trois clubs étrangers", a-t-il expliqué à la presse. "C'est quelque chose qui me tenait à coeur, j'adore faire partie d'une équipe, j'adore tisser un lien avec un groupe, avec des joueurs, partir dans une aventure humaine".
Pour cela, il a accepté la condition qui a poussé d'autres entraîneurs à refuser les avances brestoises: s'appuyer sur le trio de figures du club qui dirigeaient l'équipe depuis octobre.
Julien Lachuer, ancien entraîneur des gardiens, et Bruno Grougi, ex-entraîneur de la réserve, restent ses adjoints, tandis qu'Yvan Bourgis reprend ses fonctions de préparateur physique.
A eux trois, ils cumulent une cinquantaine de saisons à Brest, comme joueurs puis dans le staff, et leur voix a pris de l'ampleur pendant l'intérim, où ils n'ont pas caché leur plaisir, même s'ils se sont toujours présentés en "soldats du club" prêts à se mettre au service du prochain entraîneur.
"Ils me font gagner du temps sur la connaissance du groupe. Ils peuvent aussi transmettre leur expérience à la tête de l'équipe", a expliqué Roy. "Je viens avec beaucoup de sérénité. On a tous envie de réussir ensemble".
"Le terreau est là"
Et la réussite doit venir vite. Sous les ordres du trio intérimaire, les Ty Zefs étaient parvenus à s'extirper de la zone rouge juste avant la trêve. Mais les deux défaites subies à la reprise, contre Lyon (4-2) et à Monaco (1-0), les y ont replongés.
"Le terreau est là. Il faut juste leur redonner un peu de sens et d'envie de faire les choses ensemble", a assuré Roy, qui a rencontré individuellement tous les joueurs, mais se concentre sur le groupe à sa disposition.
"C'est vrai que j'ai travaillé un peu au même poste que Greg dans différents clubs", a-t-il reconnu. "Mais ici je viens comme entraîneur donc ce n'est pas pour faire le travail de Greg et de parler de recrutement".
Sur le terrain, il veut désormais "une équipe qui court, qui soit entreprenante, qui soit dynamique, mais qui n'oublie pas non plus les équilibres et la capacité à être une équipe emmerdante à jouer".
Le message n'est pas encore passé: samedi en Coupe de France à Avranches (National), ses hommes se sont imposés 2-0 mais ont souvent été pris dans les duels et trop brouillons dans l'animation.