À Lens, l'inévitable Florian Sotoca

"Pardon peuple Sang et Or": au lendemain de la défaite 1-0 dans le derby du Nord à Lille dimanche, le natif de Narbonne a manifesté sa grande déception sur les réseaux sociaux. Dépité par ce revers. Marqué, surtout, par son penalty raté et une prestation d'ensemble à oublier. Loin de ses standards toujours plus élevés depuis son arrivée en Artois en 2019.

D'ailleurs les supporters lensois ont vite pardonné au buteur artésien (29 buts dans sa carrière avec le RCL, dont 6 cette saison).

Et l'entraîneur Franck Haise a même été plus loin: "Je pense qu'il n'y a pas à s'excuser. On s'excuse quand la faute est intentionnelle. Mais louper un match fait partie des éléments. Il n'y avait donc aucune excuse à formuler, d'autant que Florian donne toujours le maximum".

De l'aveu de tous, Sotoca a encore passé un cap depuis début août. A bientôt 32 ans (il les aura le 25 octobre), l'ancien Grenoblois n'a jamais été aussi complet, et aussi précieux.

"Il cherche à progresser peu importe l'âge. Depuis un peu plus de 30 mois que j'ai pris l'équipe, j'ai toujours vu Florian chercher à progresser et c'était déjà le cas avant. C'est un état d'esprit", avouait Haise il y a peu, juste avant de le qualifier de "monstre" devant les caméras de Prime Video.

"Valeurs du club"

Auteur du premier triplé de sa carrière chez les pros lors de la 1re journée face à Brest (3-2), le Languedocien n'a ensuite plus quitté cette forme étincelante, renforçant son importance au sein du onze lensois.

L'attaquant est indéboulonnable, juste et décisif. Lens n'a d'ailleurs jamais inscrit un but cette saison sans son numéro 7 sur le terrain. Preuve de son importance considérable, et d'une générosité à toute épreuve.

Sa mentalité préfère le partage à l'individualisme, le plaisir brut à l'orgueil.

"Il ressemble beaucoup aux belles valeurs du club. Il est là pour donner avant toute chose, et avant de recevoir. Il est dans le don de soi", loue Franck Haise.

"Peut-être que cela vient de mon éducation", a confié un jour Florian Sotoca à l'AFP. "Je me mets dans les meilleures conditions pour le collectif. J'essaye de me donner à fond et de respecter les consignes. Je laisse les gestes techniques à ceux qui savent mieux le faire que moi".

Sur ce point aussi sa progression semble réelle, améliorant l'efficacité de ses transmissions et de sa finition.

Les sceptiques quant à son apport ont disparu. Florian Sotoca a su répondre factuellement en renvoyant année après année la concurrence, qu'on lui prédisait relevée, sur le banc. Au point de devenir incontournable.