L'histoire d'Arber Zeneli s'écrit entre deux pays, la Suède, où il est né, et le Kosovo de ses parents. C'est dans le pays scandinave que le joueur débute sa carrière à 19 ans, avec son club formateur d'Elfsborg.
Anders Svensson, le capitaine de la sélection suédoise, dit alors de son jeune partenaire qu'il est "l'un des plus grands talents qu'[il ait] jamais vus".
Zeneli n'a pas tardé à confirmer les dires de son aîné en remportant, à l'été 2015, l'Euro U21 avec la sélection suédoise. Mais le rêve a tourné court. "Après le titre, je n'étais pas toujours titulaire alors que je jouais régulièrement en club, se remémore-t-il. Je n'ai pas senti que j'entrais dans les plans de la sélection. Ça m'a déçu."
Contacté à l'été 2016 par le Kosovo, qui vient de devenir membre de l'UEFA et de la FIFA, le joueur opte finalement pour le pays de ses parents. Vingt-cinq ans plus tôt, ceux-ci avaient fui la guerre en Yougoslavie et atterri en Suède.
"Beaucoup de Kosovars ont dû quitter leur pays, explique le joueur à l'AFP. Quand j'ai choisi le Kosovo, j'ai choisi avec le cœur. J'ai ressenti du bonheur mais ça m'a aussi rappelé les épreuves traversées par ma famille. Même si je ne suis pas né là-bas, le Kosovo est dans mon sang et je veux tout donner pour mon pays."
Depuis, Zeneli n'a pas fait les choses à moitié. Après des débuts compliqués, le Kosovo s'est hissé à la première place de son groupe de Ligue des nations, obtenant sa montée au niveau C, après à un ultime succès sur l'Azerbaïdjan (4-0). Grâce à un triplé de l'ailier, le premier de sa carrière.
En mars, le Rémois s'est de nouveau illustré lors des éliminatoires de l'Euro 2020, en étant buteur face à la Bulgarie (1-1). "Nous pouvons nous qualifier pour l'Euro", assure Zeneli.
"Explosivité"
En parallèle, l'ailier kosovar a franchi un cap cet hiver en rejoignant Reims après trois saisons et demi avec la formation néerlandaise d'Heerenveen. Le club champenois a déboursé 4 millions d'euros, un record, pour s'attacher les services de ce joueur talentueux.
"Arber a rapidement fait des performances remarquées et décisives. Il est tout le temps en train de provoquer, d'accélérer, de mettre de l'explosivité", analyse son entraîneur David Guion, qui a néanmoins noté une petite baisse de forme de son attaquant, auteur de trois passes décisives et deux buts lors de ses six premiers matches.
"C'est un garçon qui a été très sollicité avec son club et sa sélection et qui a un jeu très coûteux en énergie. Avec tout ce qu'il a connu cette année, c'est logique qu'il soit un peu moins bien actuellement", poursuit le technicien.
Remplaçant à Monaco samedi (0-0), Zeneli dispose de six rencontres, dont une capitale face à Saint-Etienne dimanche (17h00), pour qualifier son club pour la prochaine Ligue Europa.
Avec ou sans lui ? "Je mentirais si je disais que je ne veux pas aller voir plus haut. J'espère passer un cap à Reims mais pour le moment, je suis très bien ici", assure à l'AFP le principal intéressé, sous contrat jusqu'en 2023.
De son côté, le Stade de Reims ne veut pas entendre parler de transfert. On comprend pourquoi.