C'était il y a 105 jours, le 19 octobre 2019. Pour la première sur le banc d'Antoine Kombouaré, successeur d'Alain Casanova, le TFC s'impose 2 à 1 face à Lille et occupe alors la 15e place.
C'est la dernière victoire en date d'un club aux abois qui, en s'inclinant à Lyon dimanche dernier, a enchaîné une onzième défaite de rang en L1, soit déjà trois de plus que la pire série de son histoire.
Onze, c'est déjà autant que Strasbourg en 2007/08 et Grenoble en 2009/10, deux équipes descendues la même année. Dans les livres d'histoire, il ne reste plus que le Cercle Athlétique de Paris qui avait perdu 12 matches consécutifs en...1933/34 !
Aujourd'hui, le TFC pourrait égaler ce funeste record en s'inclinant à Amiens, lors de la 22e journée. Un match où l'enjeu sera double puisqu'un succès, en plus de mettre un terme à cette fameuse série noire, redonnerait également un peu d'espoir aux Toulousains qui reviendraient alors à trois points des Picards, actuels barragistes.
Mais, plombé par un environnement morose, des supporters frondeurs et un jeu en déliquescence, Toulouse a-t-il encore la foi ?
"Cette série, tout le monde la connaît mais mon travail c'est d'aller chercher chez les athlètes et chez les êtres humains la petite flamme qui peut encore nous permettre d'exister", veut croire Denis Zanko, le troisième entraîneur de la saison.
"Pas encore mort"
"L'estime de soi, la fierté, la résilience, la volonté de ne pas renoncer, voilà sur quoi on doit s'appuyer", insiste-t-il. La méthode Coué sauce violette ? "Non, on ne veut pas occulter nos résultats mais quand on est malade, jusqu'à preuve du contraire, on n'est pas encore mort et on va se bagarrer", répond Zanko.
Les chiffres, eux, confirment pourtant l'imminence d'un désastre : 19 déplacements consécutifs sans succès depuis la victoire à Nîmes il y a plus d'un an, le 19 janvier 2019. C'est la pire série du club depuis la saison 1999/2000.
Les 47 buts encaissés en 21 matches, pire total à ce stade de la compétition depuis Nancy en 1992, confirment quant à eux les errances défensives d'une équipe qui a changé 14 fois de charnière centrale depuis le début de la saison, preuve de son instabilité chronique.
Sans grand succès d'ailleurs puisque les Toulousains n'ont plus gardé leur cage inviolée depuis le 19 août dernier, soit 17 matches, et une victoire face à... Amiens, une des trois équipes que le TFC a réussi à battre jusque-là en Ligue 1.
"Des motifs d'espoir ? Il va falloir les chercher. Il faut qu'on se réveille, qu'on fasse plus d'effort. A nous de trouver la clé", annonce l'attaquant Wesley Saïd, symbole d'un recrutement estival raté.
"Il faut que l'on y croit, qu'on aille chercher ce déclic qui nous manque", estime pour sa part le milieu Matthieu Dossevi.
"L'importance de ce match est évidente, maintenant, il faut réapprendre à gagner", conclut Zanko. Pour entretenir l'espoir. Et éviter le ridicule.