À son arrivée fin décembre, l'ancien sélectionneur des Bleus se méfiait des deux créateurs nantais, qui cherchaient trop, selon lui, à tout régler tout seuls.
Après les avoir exilés sur les ailes, voire rapidement sur le banc pour Blas, Domenech les a finalement remis tous les deux dans l'axe, avec une grande liberté de mouvement, mercredi à Saint-Étienne (1-1).
"Mon vrai poste, c'est dans l'axe, derrière l'attaquant ou dans un milieu à trois. J'étais à l'aise, j'ai retrouvé mes repères", s'est réjoui Blas après le match.
Peu après la demi-heure de jeu, c'est en effet lui qui a adressé une ouverture lumineuse sur l'aile droite à Fabio, dont le centre a conduit au but de Randal Kolo Muani. "Un modèle" en terme d'animation offensive pour Domenech. Mais pas seulement.
"J'aime bien Ludo quand il est capable de se faire mal. Parce que la technique, le jeu, il l'a. Mais les efforts qu'il a faits de replacement, de pressing... Il a été là. Souvent, c'est lui qui peut donner le ton", a salué l'entraîneur.
À l'automne, Christian Gourcuff louait déjà les progrès de l'ancien Guingampais. Le "charmant garçon qui a un peu tendance à se laisser vivre" commençait à s'investir plus dans le collectif et la tactique, tout en développant "des gestes de classe" à l'entraînement.
Ne pas "baisser la tête"
Plus en retrait, Imran Louza, révélation de la saison dernière, a été moins à son aise mercredi, avec une influence plus limitée dans le jeu et trop de déchet technique.
Peut-être avait-il l'esprit ailleurs : selon plusieurs médias, Marseille avait pensé à lui, parmi d'autres, en fin de mercato d'hiver pour remplacer Morgane Sanson, parti à Aston Villa.
Le jeune milieu de 21 ans, issu du centre de formation, n'en reste pas moins l'auteur de deux des quatre buts inscrits par les Canaris sous l'ère Domenech : une superbe frappe du gauche à Montpellier (1-1) et un pénalty contre Lens (1-1).
À Saint-Étienne, tout n'était "pas parfait", a reconnu Blas. "Il faut concrétiser nos occasions, mais on n'en n'avait pas autant auparavant. Là, on arrive à s'en créer donc il ne faut surtout pas baisser la tête".
Même devant les leaders lillois... Embourbé à la 17e place, à égalité de points avec un Lorient (18e) qui a retrouvé de l'allant, Nantes sait que le maintien ne se jouera pas forcément sur les points pris aux plus gros.
Mais "ne rien faire et subir, on sait où ça nous amène", a prévenu Domenech, en évoquant l'exemple de la victoire de Brest contre Lille (3-2) : un vent de folie sur la première mi-temps pour inscrire trois buts, un bloc défensif solide ensuite pour endiguer la remontée des Dogues et leur infliger ce qui reste pour l'instant leur unique défaite à l'extérieur.
C'était le 8 novembre, date de la dernière victoire de Nantes (2-0 à Lorient)...