A la fin de la préparation estivale des Azuréens, l'AFP avait demandé à Morgan Schneiderlin de citer un élément à suivre parmi ses jeunes coéquipiers. "Boudaoui. Il sent le foot", avait spontanément répondu l'ancien international français, passé par Manchester United et Everton notamment.
L'Algérien de 21 ans avait alors déjà donné un aperçu de ses qualités avec une première saison française (2019-2020) lors de laquelle il a participé à une dizaine de matches, suffisamment pour être élu Espoir de l'année par les supporters du club.
Surtout, il sortait d'une préparation estivale lors de laquelle il avait époustouflé le staff, notamment par ses résultats aux tests physiques. Car la silhouette fluette de Boudaoui (1,76m pour à peine plus de 60 kilos) cache un énorme coffre.
Avec son volume de courses très au-dessus de la moyenne, y compris à haute intensité, comme l'avait illustré L'Equipe en pointant ses 142 (!) sprints lors d'un match à Lens à la fin du mois de janvier, Boudaoui a vite été incontournable au milieu de terrain.
Au point de prendre sa place de sentinelle à... Schneiderlin, celui-là même qui l'avait désigné comme l'homme à suivre. Mais après une blessure à un genou qui l'a tenu éloigné des terrains plusieurs semaines, c'est au poste de relayeur que Boudaoui vient de crever de nouveau l'écran devant Montpellier (3-1).
- "Monstrueux" -
Buteur dimanche dernier face aux Héraultais, l'Algérien vainqueur de la Coupe d'Afrique des nations, en 2019, s'est révélé en "box-to-box" (joueur capable de multiplier les courses d'un but à l'autre) et agitateur d'idées, transformant le jeu du Gym aux côtés d'Alexis Claude-Maurice, un autre homme en forme.
"Hicham est capable de faire le jeu, d'évoluer sur des espaces réduits et d'attaquer la profondeur. Il est surtout très intelligent et sait mettre en pratique en match ce qu'on lui demande", a expliqué son entraîneur Adrian Ursea.
Fin février, le technicien roumain avait été encore plus clair au moment de commenter la prestation de son joueur à Rennes (victoire 2-1), où Boudaoui avait nettement éclipsé Eduardo Camavinga: "Il a été monstrueux", avait résumé Ursea, pourtant traditionnellement avare de commentaires individuels.
Mais l'entraîneur niçois a été comme tous les autres membres du staff épaté par la capacité d'écoute et de transcription des conseils sur le terrain de Boudaoui, décrit par ailleurs comme extrêmement timide, poli et gentil.
A son arrivée à Nice, il ne parlait pas français et aurait mis plusieurs semaines avant d'oser adresser la parole à son capitaine Dante.
Il était alors installé en colocation avec son compatriote Youcef Atal, venu comme lui du Paradou AC. C'est dans ce club d'Alger, où il est arrivé à 11 ans après avoir été repéré dans sa région natale de Béchar, dans le nord-ouest du Sahara, que sa carrière a débuté.
Très proches malgré des caractères diamétralement opposés, les deux coéquipiers n'habitent plus ensemble cette saison et Boudaoui s'est désormais installé seul. Comme sur le terrain, il est lancé.