Selon cette source consultée par l'AFP, Rennes a bel et bien choisi l'ancien entraîneur de l'Olympique lyonnais (2015-2019), confirmant une information du quotidien sportif 'L'Équipe' qui évoquait mercredi matin un contrat à signer portant sur une durée de 2 ans et demi.
Depuis lundi, le nom de Bruno Genesio circulait comme premier choix pour succéder à Stéphan sur le banc du club propriété de la famille Pinault. Ancien milieu de terrain, né à Lyon, Bruno Genesio, 54 ans, a notamment entraîné l'OL pendant quatre ans avant une expérience en Chine au Beijing Guoan (2019-2021).
Hasard du calendrier, l'option Genesio a filtré alors que le club breton se déplace à Lyon mercredi (19h00) pour la 28e journée de championnat de Ligue 1, avec sur le banc l'intérimaire Philippe Bizeul, ex-adjoint de Stéphan.
Nommé en décembre 2018, Julien Stéphan a préféré jeter l'éponge après une nouvelle défaite vendredi dernier contre Nice (2-1), qui a aggravé la crise de résultats de Rennes en 2021 avec une seule victoire en dix matches.
Dès l'annonce de la démission de Stéphan, le Stade Rennais s'était mis en chasse d'un successeur. Le directeur sportif du club, Florian Maurice, ancien Lyonnais lui aussi, avait dessiné le portrait robot du futur coach: quelqu'un "capable de développer du jeu et de faire confiance aux jeunes du centre de formation".
Lanceur de talents
Un profil qui correspond à Genesio: à l'OL, le technicien a contribué au lancement de nombreux talents "made in Lyon", de Tanguy Ndombélé à Houssem Aouar.
"C'est un coach qui est proche de ses joueurs et qui cherche à créer du beau jeu", avait dit de lui Aouar en 2018, à 'RMC Sport'. "Il aime parler beaucoup aux joueurs."
Genesio lui-même est un produit de la maison "Gone": il a passé dix années comme professionnel (1985-1995) entre Saône et Rhône, contribuant notamment à la remontée de l'OL en première division en 1989.
Mais sa carrière d'entraîneur a eu du mal à décoller, entre passages décevants à Villefranche-sur-Saône (5e division) et Besançon (4e division), jusqu'à ce qu'il intègre le staff de son club de cœur en 2005.
Adjoint de Rémi Garde puis d'Hubert Fournier, il prend les fonctions de numéro un fin 2015. Sous ses ordres, l'OL passera de la 9e place à la 2e en fin de saison.
Si ses résultats sont constants, relevés notamment par un exploit sur le terrain de Manchester City en Ligue des champions en 2018 (2-1) ou une demi-finale de Ligue Europa en 2017, il naîtra un sentiment de défiance entre ultras lyonnais et l'entraîneur.
Son départ devient inéluctable après la demi-finale de Coupe de France perdue contre Rennes, où opère alors le prometteur... Julien Stéphan, en avril 2019.
"Il a encore de belles choses à faire dans sa carrière", prédisait alors Memphis Depay, star de l'effectif lyonnais. Genesio rebondit alors en Chine, au Beijing Guoan, où par deux fois, il rate de peu le titre, terminant vice-champion en 2019.
Deux "gones" à Rennes
Entraîneur au palmarès vierge, mais aux références solides, Genesio retrouve la Ligue 1 dans un club qui lui a peu réussi comme adversaire (3 victoires en 8 confrontations), mais jamais trop loin de Lyon non plus: il collaborera avec Florian Maurice, un autre "Gone" pur jus, qu'il a cotoyé plus de dix ans à l'OL.
Appelé à reprendre la place vacante au sein du triumvirat composé par ailleurs du président Nicolas Holveck et de Maurice, Genesio hérite d'une équipe à rebâtir.
"J'espère de tout cœur qu'avec un autre discours et une autre méthode, les joueurs renoueront avec des résultats plus conformes à leur niveau", a lancé mardi Stéphan mardi dans un communiqué transmis à l'AFP.
La tâche est loin d'être évidente pour Bruno Genesio d'autant que son prédécesseur laisse derrière lui une aura de technicien prometteur, fort du titre conquis en Coupe de France en 2019, premier trophée du club depuis 48 ans, et d'une probante 3e place de Ligue 1 acquise en 2020.