Dimanche (15h00) à Metz, Monaco, actuel 7e de L1 à quatre points de Strasbourg, ultime européen potentiel, et surtout à huit longueurs de Rennes, qualifié virtuel pour le tour préliminaire de Ligue des champions, joue le premier des neuf matches qui doivent lui permettre d'accrocher l'Europe.
Philippe Clement veut capitaliser sur la dernière et significative victoire contre le Paris SG (3-0, le 20 mars) et sur "une bonne dynamique interne". Il compte aussi sur la résurrection d'un joueur aussi intermittent que talentueux: Aleksandr Golovin.
Le Russe pourrait être le facteur X de cette fin de saison. "Il a les qualités pour l'être!", assure Clement. Or, pour l'instant, Golovin, deux buts et deux passes décisives en 845 minutes de L1 (8 titularisations et 10 entrées en jeu), ressemble plus à un flop qu'à un élément décisif.
Transféré du CSKA Moscou pour 30 millions d'euros au sortir d'un Mondial-2018 russe plein de promesses, il n'a, depuis, fait chavirer personne en Principauté.
Pourtant, comme ses prédécesseurs, Clement insiste: "Il a les qualités pour être un top joueur. Mais il lui faut un meilleur moteur".
Moteur ou carrosserie ?
Pour étayer ses dires, le technicien fait remarquer que "sur les seize derniers mois, 'Golo' a disputé seulement quatre matches dans leur intégralité".
Depuis son arrivée, le Russe multiplie les blessures. A chaque embellie, succède une période d'absence, parfois longue, comme cet hiver.
Titulaire contre le PSG pour la première fois depuis sa mi-temps en 32e de finale de la Coupe de France le 19 décembre contre le Red Star (2-0), Golovin est progressivement revenu à la compétition depuis les cinq minutes disputées à Marseille (1-0), le 6 mars.
"Il est de mieux en mieux, et vraiment bien à l'entraînement", juge Clement, qui poursuit: "Il travaille aussi pour revenir plus fort physiquement. On doit créer des fondations pour lui."
Avec nombre de ses coéquipiers, il s'astreint, avant et après les entraînements collectifs, à des séances de prévention athlétique ainsi qu'à des séances spécifiques pour améliorer puissance et coordination.
"On développe le moteur mais cela prend forcément du temps, indique encore Clement. D'autant qu'il faut que la carrosserie, c'est à dire muscles et articulations, se consolide aussi."
Éviter les réseaux sociaux
Mais toute Formule 1 n'est rien, si elle n'est pas pilotée avec sérénité. Or, depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, Golovin, 45 sélections avec la "Sbornaïa" dont il a même porté le brassard de capitaine et qui ne disputera pas le Mondial-2022 au Qatar, vit des heures pénibles. "On en parle avec lui et avec les autres joueurs", soutient Clement.
Fin février, Gelson Martins exprimait la complexité de la situation pour son coéquipier et ami. "Golo est très triste de ce qui se passe, expliquait le Portugais. La situation est difficile."
A la même période, l'entraîneur de Nice, Christophe Galtier, résumait une pensée dominante dans le microcosme du football professionnel français. "Autant on doit apporter notre soutien aux Ukrainiens et particulièrement aux joueurs et entraîneurs de football, autant on ne peut pas en vouloir à toute personne de nationalité russe", indiquait-il.
Depuis, la situation en Ukraine a encore empiré. Le silence de Golovin, star en Russie comme dans toute l'Europe orientale, sert de prétexte à toutes sortes de dérives, notamment sur les réseaux sociaux.
"Beaucoup d'opinions circulent sur ces réseaux, conclut Clement. Certains envoient des messages et, par moment, ce n'est vraiment pas plaisant. Mais il lui faut parvenir à éviter tout ça pour faire de bonnes choses sur le terrain!"