Fin août, les supporters rennais espéraient un renfort en défense, mais malgré un effectif offensif déjà solide, le club a misé sur Laborde, alors que Lyon, Séville ou encore le Zenit Saint-Pétersbourg étaient intéressés.
Bingo ! L'ancien Montpelliérain de 27 ans s'est immédiatement imposé et son adresse devant le but a souvent débloqué des situations compliquées.
Avec huit buts en Ligue 1 (dont trois en août avec Montpellier), il s'est installé en tête du classement des buteurs en compagnie de Jonathan David. Si l'on ajoute les deux buts inscrits en Ligue Europa Conférence, il est bien parti pour réaliser l'objectif annoncé: faire mieux que l'an dernier (18 buts).
Certes, il n'est pas l'unique bonne pioche du directeur sportif Florian Maurice. Kamaldeen Sulemana a su faire oublier la longue absence de Jérémy Doku et Lovro Majer n'a eu besoin que de deux titularisations pour devenir la coqueluche des supporters rennais.
"Il emmène les autres"
Mais la rage de vaincre de Laborde, son énergie dans le pressing et sa volonté d'attaquer tous les ballons ont su donner du mordant à des partenaires parfois trop pusillanimes, à l'image d'un Martin Terrier métamorphosé à ses côtés.
"C'est un des leaders de cette équipe. Par ses performances et par son attitude, il emmène les autres", se délecte l'entraîneur rennais, Bruno Genesio.
C'est aussi l'avis de son prédécesseur, Julien Stéphan, qui s'était souvent arraché les cheveux l'an dernier face à la domination stérile de ses troupes.
"Il est très impactant dans le pressing, dans les courses (...). Il est très incisif dans la surface de réparation, mais en plus des statistiques, il a la grinta qui a transformé l'équipe rennaise dans sa volonté de presser l'adversaire", a-t-il relevé.
A son arrivée, Rennes a encore subi deux revers cuisants contre Reims et à Marseille, mais depuis, les Rouge et Noir sont sur une série de dix matches sans défaites, parmi lesquels deux démonstrations contre le PSG (2-0) et Lyon (4-1).
"On met l'agressivité qu'il faut, que ce soit avec ou sans le ballon", a expliqué Laborde jeudi en conférence de presse. "Après, l'équipe a de grandes qualités individuelles. Quand on met tout ça au service du collectif, forcément ça fait de belles choses. Et je pense que le fait de gagner des matches nous a mis en confiance".
"Un match spécial"
De quoi voir venir avec gourmandise le marathon de 9 matches en 33 jours qui pourrait, à condition d'être bien négocié, installer les Rennais dans le haut du classement de L1 et leur offrir un nouveau printemps européen en C4.
Cela commence par des Montpelliérains en forme, sixièmes à trois longueurs des Rennais après avoir su mater Nice et Andy Delort (1-0), l'ancien complice de Laborde, juste avant la trêve.
"C'est un match spécial pour moi parce que j'ai passé trois belles années là-bas, mais ça va être un beau match de foot. Montpellier fait une bonne saison, ce sera difficile", a prévenu Laborde.
Au-delà de Rennes, ses prouesses sur le terrain ont suscité des questions sur un éventuel avenir en Bleu, alors qu'il n'a fait jusqu'à présent que quelques apparitions dans les sélections de jeunes alors qu'il suivait sa formation chez les Girondins.
"Ce ne serait pas une anomalie", estime Genesio.
L'intéressé préfère faire profil bas : "Il y a des joueurs extraordinaires qui peuvent postuler aussi. Si je veux un jour y être, je dois d'abord être performant avec mon club. On verra, mais c'est un chemin qui est encore assez long".