Nouveau capitaine, positionné en meneur de jeu et très affûté, Savanier (29 ans) traverse ce début de saison dans une forme olympique. Auteur de deux buts et trois passes décisives lors des cinq dernières rencontres, l'ancien Nîmois, transféré dans l'Hérault en 2019, porte l'équipe d'Olivier Dall'Oglio autant par son efficacité que son influence sur le jeu.
Buteur dimanche à Troyes (1-1), il a initié le premier but face à Bordeaux (3-3) mercredi, avant d'offrir une passe décisive sur coup franc à son nouvel acolyte Valère Germain, arrivé le dernier jour du mercato estival.
A la suite du départ de Gaëtan Laborde (Rennes) et surtout d'Andy Delort (Nice), éphémère capitaine et vieux complice, Savanier, adoubé par le président Laurent Nicollin, s'est mué en leader naturel de Montpellier.
"Téji a une dimension pour être le patron au milieu. Il prend aussi à coeur son rôle de capitaine et leader. Certains ont laissé un espace, il est en train de vite le combler", assure Dall'Oglio.
L'enfant de la cité Gély, enclave gitane au coeur de la cité languedocienne, assume ce nouveau statut avec une plénitude nouvelle.
"Plus décisif que par le passé"
"Je ne suis ni surpris par son investissement, ni par sa qualité. Il ressent beaucoup de fierté d'être capitaine. Ce brassard est tout un symbole pour le club, la ville et ce qu'il représente ici", remarque Jordan Ferri, qui le côtoie depuis trois ans. "Il n'a pas changé mais son repositionnement a fait évoluer son jeu. En étant proche de la surface, il sera encore plus décisif que par le passé."
Car depuis le début de saison, Dall'Oglio a confié à son stratège les clés du jeu pour occuper le poste de numéro 10, en soutien de l'altruiste et nouvel avant-centre Germain. "Je pense que c'est le poste qui lui convient le mieux. Il est libéré des taches défensives", expliquait récemment le successeur de Michel Der Zakarian.
Pendant deux ans, sous l'autorité de "Der Zak", Savanier partageait les responsabilités du jeu avec Florent Mollet, désormais excentré sur un côté, et surtout évoluait comme relayeur et consumait beaucoup d'énergie.
Doté d'une soyeuse technique, capable de jouer dans les petits espaces ou d'élargir par le jeu long, Savanier, au petit gabarit (1,71 m, 68 kg), rayonne aujourd'hui, sécurise ses partenaires et, par son style spectaculaire, gratifie le public de la Mosson de gestes de plus en plus épurés et efficaces.
Proche de la trentaine, l'ancien Nîmois, exclu pour ses débuts en Ligue 1 en 2018 après un accrochage avec Kylian Mbappé, s'est probablement assagi. "Il a eu une grosse évolution. Il a plus de maturité dans son jeu, il perd également moins d'énergie à discuter avec l'arbitre", estime Dall'Oglio.
Après avoir goûté à l'équipe de France olympique cet été, une expérience qu'il a adorée malgré l'élimination précoce au premier tour, Savanier s'est transcendé. Jusqu'à rêver à d'autres Bleus ?