"Mi-octobre, c'est loin, on a six journées de championnat avant", prévient l'entraîneur Julien Stéphan. "Et il faut qu'on fasse le nécessaire pour bien entamer notre parcours."
"Le championnat, c'est notre pain quotidien, c'est ce qui nous permet de vivre des matches de coupe d'Europe, c'est ce qui nous a permis de nous qualifier pour la Ligue des Champions. Donc avant de penser à cette compétition magnifique, il va falloir penser au championnat et uniquement au championnat", insiste-t-il.
Parce qu'il ne s'agit pas seulement de vivre un automne de gala pour retomber dans l'anonymat. Dorénavant, Rennes affirme son ambition de jouer les places européennes chaque année, et cela passe par une lutte "âpre et difficile" au quotidien dans un championnat où même les promus ont cassé la tirelire pour renforcer leur effectif.
Message reçu dans le vestiaire, assure le capitaine Damien Da Silva: la Ligue des Champions, "ça ne change rien si ce n'est que c'est la compétition la plus belle et la plus dure dans le football. Pour l'instant on est focalisés sur Lille. Quand on regarde les matches on n'est toujours que spectateurs, on n'est pas encore acteurs. On ne pense qu'à Lille actuellement".
D'autant que l'adversaire, un habitué des compétitions européennes qui avait terminé 4e à un tout petit point de Rennes la saison dernière, fera partie des "locomotives" du championnat cette année, explique Stéphan.
"Commencer par Lille, c'est aussi s'obliger à être à 100% dès le départ, parce que si on n'est pas à 100% contre cet adversaire-là, ça ne peut pas se passer bien", ajoute le coach, rappelant que Rennes avait perdu 3-1 à Lille à l'ouverture de la saison 2018/2019, quelques mois avant son arrivée.
- "La barre haut" -
"Il faudra être tout de suite prêts tactiquement, techniquement, physiquement, dans nos animations, pour leur poser des problèmes. On connaît leur force offensive, leur vitesse de projection dans les phases de transition, mais on compte bien montrer qu'on a nous aussi avancé dans notre expression collective, qu'on est capable de leur poser des problèmes", estime l'entraîneur rennais.
"On a mis la barre haut. On sait que ça va être dur de maintenir le niveau mais on va tout faire pour", promet Da Silva.
Mais en coulisses, on sait bien que l'équipe risque de faire pâle figure face aux plus grands d'Europe, alors qu'elle avait fini 4e de son groupe en Europa League l'an dernier, derrière le Celtic Glasgow, Cluj et la Lazio Rome.
Certes, les cadres sont restés cet été, à commencer par la pépite Eduardo Camavinga ou -- pour l'instant -- l'attaquant Mbaye Niang, contrairement à l'été dernier où Stéphan avait vu partir six de ses titulaires. L'arrivée de l'attaquant lyonnais Martin Terrier a aussi apporté un peu d'expérience de l'élite européenne.
Mais le mercato ne fait que commencer.
"Aujourd'hui, on n'est pas en retard dans nos plans", assure le président du club, Nicolas Holveck. "On a encore deux cibles prioritaires derrière et devant. Si on trouve des éléments qui permettent de renforcer l'effectif, on ne s'en privera pas".
"Le club devient évidemment beaucoup plus attractif", reconnaît Florian Maurice, le nouveau directeur sportif. "C'est bien pour nous. Après, l'idée c'est de rester cohérent avec nos besoins, avec ce qu'on recherche: ne pas péter les plombs, essayer de travailler bien sur la durée et de faire les meilleurs choix possibles".
"L'idée c'est d'avoir un effectif solide, compact, de manière à être performant sur toutes les compétitions", ajoute-t-il.