Mais encore faudrait-il déjà assurer sa place en Ligue 1 au printemps.
Les Verts se sont donnés de l'air en gagnant à Nîmes (2-0) dimanche alors que les Girondins, battus par Strasbourg à domicile (3-2), restent sur une victoire et un résultat nul en dix journées de championnat.
La perspective de disputer le barrage n'est pas encore à écarter totalement pour ces deux clubs historiques de l'élite, qui comptent 36 points au classement, ex-æquo avec Strasbourg. Soit sept de plus que le Nîmes Olympique (18e et actuel barragiste) à sept journées de la fin.
- Rumeurs de reprise -
"Malgré la défaite à domicile contre Strasbourg", "l'alerte est orange et pas encore au rouge", a jugé l'entraîneur bordelais Jean-Louis Gasset vendredi devant la presse. Ancien coach de l'ASSE, il espère toutefois que "tout le monde est conscient de l'importance de chaque match", tant le gouffre de la L2 semble s'être rapproché.
Son homologue stéphanois Claude Puel a de son côté prévenu "que le danger serait de se relâcher". "Nous avons encore six points à prendre" dans l'optique du maintien, a encore rappelé le technicien à qui il reste un an de contrat, comme Gasset.
Après, il sera temps pour Saint-Etienne et Bordeaux de remodeler leur effectif. Les deux équipes ont affiché beaucoup d'insuffisances, alors que des rumeurs de reprise circulent autour des deux clubs.
A Saint-Etienne, le maire et président de la métropole Gaël Perdriau s'est rallié, dans quelques médias, à la fronde des groupes de supporters qui réclament le départ des deux actionnaires, Bernard Caïazzo et Roland Romeyer, en place depuis 2004 et 2006 mais qui ne semblent plus capables de faire évoluer le club structurellement et d'offrir de nouvelles perspectives.
Mais pour l'heure, rien n'a dépassé le stade des rumeurs.
A Bordeaux, les questionnements sur l'avenir sportif et celui de l'entraîneur s'ajoutent à l'incertitude sur la stratégie de l'actionnaire King Street, muet sur ses intentions et lancé dans une cure d'austérité massive.
En vue d'une vente éventuelle? Trois repreneurs potentiels (les hommes d'affaires Bruno Fiévet et Pascal Rigo, et la société américaine Peak 6, qui a aussi un temps lorgné sur l'ASSE) se sont fait connaître ces derniers mois, sans pour autant éveiller la curiosité du fonds d'investissements américain qui n'entend pas brader son actif bordelais.
Pour parvenir à un équilibre financier en 2023, vœu énoncé par le président Frédéric Longuépée en cours de saison, il faudra encore alléger la masse salariale.
- Exit les gros salaires -
Après le licenciement acté d'une trentaine de salariés administratifs, le club au scapulaire ne renouvellera pas en juin Nicolas De Préville, Maxime Poundjé ou Vukasin Jovanovic, en fin de contrat.
S'il se maintient, il ne devrait s'opposer à aucun départ, ceux de joueurs les plus négociables (Toma Basic, Hwang Ui-Jo) malgré la décroissance du marché des transferts, ou ceux des gros salaires (Benoît Costil, Edson Mexer), histoire de renflouer des caisses désespérément vides (65 à 80 millions d'euros de déficit annoncé cette saison).
Chez les Verts, le projet de Claude Puel reste de promouvoir les jeunes à fort potentiel, formés ou non au club, ou venus d'équipes inférieures comme Yvann Maçon ou Yvan Neyou, tout en sécurisant leur contrat pour réaliser des transferts rémunérateurs ou renforcer le capital-joueurs en vue d'une cession éventuelle.
L'idée consistera en même temps à alléger encore la masse salariale en cherchant, comme l'été dernier, à se décharger des gros salaires comme ceux de Wahbi Khazri ou Ryad Boudebouz, trentenaires et peu performants, alors que le gardien Stéphane Ruffier a été licencié en janvier.
L'objectif est de mettre le modèle économique prôné par Puel en adéquation avec les moyens actuels de l'ASSE, limités.