Savanier remet Montpellier sur pied

Dimanche devant Troyes (3-2), pour l’ouverture de la saison, le capitaine héraultais a inscrit un doublé décisif, avec notamment une frappe lumineuse dans la lucarne, pour permettre à Montpellier de renouer avec la victoire après quatre mois de disette.
"Téji affiche un état d’esprit irréprochable. C’est un leader technique que les autres suivent. Il prend aussi la parole quand il le faut. C’est son club, il l’aime. Il fera tout pour que cela marche", explique l’entraîneur Olivier Dall’Oglio.
"On a énormément besoin de Téji. On a besoin du Téji de début de saison, celui qui fait des grands matchs. A lui de réitérer les prestations réussies jusqu’en décembre", avait de son côté rappelé en juin le président Laurent Nicollin.
Récupérateur en l’absence de Jordan Ferri suspendu, meneur en fin de match pour faire la décision, et buteur: le stratège âgé de 30 ans a totalement assumé son rôle de leader contre Troyes.
L’hiver et le printemps derniers, le milieu de terrain s’est longtemps interrogé sur son avenir, sur la possibilité de quitter la cité Gély, un quartier gitan de Montpellier où il vit toujours, ou de prolonger son contrat dans son club formateur. Un club qu’il avait quitté en 2011 avant d’y revenir par la grande porte en 2019 après un détour douloureux par Arles-Avignon (2011-2015) et Nîmes (2015-19).
Dès janvier, le président Nicollin lui a proposé de renouveler un contrat qui courait jusqu’en 2023, voulant couper l’herbe sous le pied aux divers clubs français et étrangers intéressés par son profil atypique.
Le meneur de jeu aurait pu rejoindre à Nice son vieux pote et ancien coéquipier montpelliérain Andy Delort --dont le transfert l’été dernier avait secoué les coulisses héraultaises--, Lyon ou un club étranger.
"Ca a pris du temps, l’accord a été un peu tardif. Mais il faut être d’accord sur tous les points. J’avais d’autres propositions mais je ne me voyais pas partir donc ce n’était pas compliqué. J’en ai parlé un peu avec ma famille et je pense qu’on a fait le meilleur choix. Je suis très fier de pouvoir jouer encore sous ces couleurs", a récemment expliqué au Midi Libre celui qui est désormais lié jusqu’en 2026 avec le MHSC.
Mais, préoccupé par cette longue négociation, le meneur de jeu avait perdu son influence, sa créativité et parfois ses nerfs, à l’image d’une expulsion en janvier pour un mauvais geste sur un défenseur troyen.
Avec son style façonné toute sa jeunesse dans les rues de son quartier, sa "vista" aiguisée, son jeu long et son aisance dans le petit périmètre, il est désormais apaisé et est redevenu l’indispensable maître à jouer de Montpellier. Maître de tout sur le terrain, le capitaine se confond désormais avec l’image du club.
Savanier rattrape aussi l’élan qui était le sien au lendemain du son périple aux JO de Tokyo à l’été 2021 pour guider l’équipe de France olympique de Sylvain Ripoll aux côtés d’André-Pierre Gignac et Florian Thauvin.
Mais, à deux ans des JO à Paris, il se préserve presque du rêve de porter à nouveau le maillot Bleu et ne veut plus croire à un destin en équipe de France avec la bande à Deschamps. Le bonheur de vivre et de jouer, il l’a à Montpellier.