Ceux qui sont toujours champions d'Europe en titre ont dû baisser pavillon devant l'Uruguay, victime de leur propre médecine, celle qu'ils avaient administrée à plusieurs de ses adversaires lors du précédent tournoi continental, et y compris sur ce Mondial.
La 'Seleçcao' n'a pas été embêtée à l'idée de confier la balle à l'adversaire, la domination du jeu, à l'idée de tirer moins, jusqu'à jouer moins bien même. Elle disposait de Cristiano Ronaldo, tout un facteur différentiel. Le leader des Portugais a été chargé de trouver des solutions dans les moments difficiles.
L'attaquant du Real Madrid a porté sa sélection vers la gloire avec ce titre européen, et, avec la confiance que donnent les titres, le rêve était peut-être de lutter également pour celui en Russie.
Mais face à l'équipe d'Oscar Washington Tabárez les rôles se sont inversés. L'Uruguay, avec un excellent Edinson Cavani, a revêtu ses habits de gala, et noyé un Portugal qui a paradoxalement peut-être joué le meilleur football de son tournoi face aux 'charruas', mais n'a pas trouvé la faille cette fois-ci, Ronaldo le premier.
Si face à des équipes comme l'Espagne ou le Maroc, l'équipe avait confié le ballon à ses adversaires sans rechigner, face à l'Uruguay, le cuir a été portugais (61%-39%). L'équipe de Fernando Santos a plus trouvé le cadre que les Uruguayens (20-6) et délivré plus du double de passes (584/266) et a même couru plus.
Cette élimination ouvre de nombreuses inconnues : l'avenir de Fernando Santos, à la tête de l'équipe depuis quatre ans, tout comme une flopée de joueur du groupe, plutôt en fin de carrière.
Cristiano Ronaldo, a déjà 33 ans et hésiterait à poursuivre en sélection, Sa soif de vaincre et son physique pourraient toutefois lui permettre de continuer à évoluer à un bon niveau sans problèmes; Rui Patricio, le gardien titulaire, en a 30, les centraux titulaires, Pepe et José Fonte, respectivement 35 et 34; le milieu Manuel Fernandes 32, Joao Moutinho 31 et Ricardo Quaresma, auteur d'un des meilleusr buts du tournoi, 34.
Deux autres 'classiques' de l'effectif lusitanien ont manqué de temps de jeu, le portier Beto et le défenseur Bruno Alves, qui ont tous deux 36 printemps.
Dans tous les cas, il semble compliqué, même si ce n'est pas impossible, de voir une bonne partie de ces joueurs qui ont mené le Portugal à la gloire continentale, jouer le Mondial au Qatar. L'Euro 2020 est une autre affaire, surtout pour Ronaldo.
La douleur de l'élimination est encore bien présente. Cristiano Ronaldo a assuré que ce n'était pas le "moment de parler de futur". Le capitaine a cependant déclaré qu'il avait "la certitude absolue que cette sélection continuerait d'être l'une des meilleures du monde".
Message de leader. Positivisime au-dessus de la déception d'une élimination. Parmi les vétérans qu'il reste, avec Ronaldo en tête, c'est le moment de se distinguer pour les jeunes, démontrer leur ambition et leur capacité à retrouver à triomper dans un Mondial, où la 'Seleçcao' ne passe plus les huitièmes depuis celle de 2006 en Allemagne, lorsqu'elle avait terminé à la quatrième place du tournoi, avec Ronaldo dans ses filets, déjà.