Lamine Yamal vs Ousmane Dembélé : à qui la couronne en Or ?

"Je donnerais le Ballon d'Or à..." : un débat qui anime toutes les conversations, alors que la cérémonie France Football–UEFA a été officiellement annoncée pour le 22 septembre prochain à Paris. Une date avancée, la dernière édition ayant couronné son lauréat fin octobre.
À l’heure actuelle, Lamine Yamal et Ousmane Dembélé se dégagent parmi les premiers favoris pour décrocher la prestigieuse récompense individuelle.
La liste des 30 nommés sera dévoilée dans la première quinzaine d’août. Comme chaque année, 100 journalistes internationaux, chacun représentant un pays, seront appelés à voter pour élire le meilleur joueur de la saison.
Le vote repose sur trois critères hiérarchisés :
En premier, les performances individuelles et le caractère décisif et impressionnant.
En deuxième, la contribution au collectif et les trophées remportés.
Enfin, la classe et le fair-play.
À ce stade de la saison, vers qui ces critères subjectifs et objectifs ont le plus de chance de se tourner ?
Sur le critère des performances individuelles et du caractère décisif et impressionant. Ousmane Dembélé a dû relever un immense défi : prendre la relève de Kylian Mbappé à la tête de l’attaque parisienne. Dès le mois d’août, l’international français s’est illustré comme un leader humble et un dynamiteur altruiste, tandis que Bradley Barcola dominait les statistiques en Ligue 1 sur le plan des buts. Mais c’est à partir de janvier, point d’orgue de l’ascension fulgurante du Paris Saint-Germain, que "Ous" est passé d’un joueur performant à un joueur exceptionnel. Son mois de janvier fut tout simplement historique : 8 buts en 4 matchs, une série qui l’a propulsé dans une autre dimension. Meilleur buteur de Ligue 1 avec 21 réalisations, à égalité avec Mason Greenwood, il termine également meilleur buteur du PSG sur l’ensemble de la saison.
Au PSG :
Dembélé: 33 buts et 14 passes décisives
Barcola: 21 buts et 18 passes décisives
Doué : 15 buts et 14 passes décisives
Surtout, Dembélé a brillé dans les grands rendez-vous européens. Quand Paris était au bord de l’élimination, il a signé le but du renouveau face à Manchester City (4-2). Au match suivant, il inscrit un triplé lors du succès 4-1 à Stuttgart. Face à Brest, il marque deux fois sur la double confrontation. Contre Liverpool, il est l’unique buteur parisien grâce à son égalisation à Anfield. Face à Aston Villa, il se mue en passeur décisif à l’aller comme au retour. Enfin, en finale contre l’Inter Milan, il délivre deux passes décisives. Présent, décisif et constant à chaque tour à élimination directe, Dembélé fut l’homme sans qui Paris n’aurait sans doute pas décroché l'étoile européenne.
49 matchs, 3288 minutes jouées
33 buts (TCC)
21 en Ligue 1
8 en Ligue des Champions
3 en Coupe de France
1 en Trophée des Champions
14 passes décisives (TCC)
7 en Ligue 1
6 en Ligue des Champions
1 en Coupe de France
= 47 G/A
De son côté, Lamine Yamal est un artiste du jeu, considéré par beaucoup comme le meilleur joueur du monde. À seulement 17 ans, le joyau du FC Barcelone a imposé son empreinte avec une régularité rare pour son âge. Si son début de saison fut marqué par quelques critiques, notamment un problème de finition, la suite a vite dissipé les doutes. Il n'est pas le meilleur buteur de son équipe, ni de toute autre compétition qu'il a disputée, mais il est le meilleur passeur de Liga avec 13 unités.
Au Barça :
Raphinha : 34 buts et 22 passes décisives
Lewandowski : 42 buts et 3 passes décisives
Yamal : 18 buts et 21 passes décisives
Yamal a un geste signature : son enroulé du gauche. Un tir travaillé, précis, presque chorégraphié, qui a fait mouche à plusieurs reprises aussi bien en Liga qu’en Ligue des champions. Ce coup de patte est devenu une menace connue, mais toujours aussi difficile à contrer.
En Champions League, c’est surtout lors de la double confrontation face à l’Inter qu’il a fait exploser les radars. Di Marco s'en souvient, ses dribbles et son audace dans les un-contre-un. À l’aller, il inscrit un but splendide qui laisse toute l’Europe bouche bée et remet le Barça sur les rails. Mais malgré ses éclairs de génie, le Barça a fini par céder, et un face-à-face manqué de Yamal au retour a brisé leurs espoirs de prendre un avantage significatif sur la qualification.
En Liga, Lamine Yamal a été incandescent dans les grands rendez-vous, notamment lors des Clásicos contre un Real Madrid à la peine. À chaque duel, il a confirmé son statut de détonateur offensif, brisant des lignes, provoquant des fautes, créant du danger à chaque prise de balle. Face à une défense madrilène à la peine, il a su porter l’attaque blaugrana sur ses épaules, s’imposant comme un leader naturel malgré son âge.
LAMINE YAMAL
55 matchs, 4523 minutes jouées
18 buts (TCC)
9 en Liga
5 en Ligue des Champions
2 en Coupe du Roi
2 en Supercoupe d’Espagne
21 passes décisives (TCC)
13 en Liga
3 en Ligue des Champions
5 en Coupe du Roi
= 39 G/A (buts + passes)
May 15, 2025
Au niveau des trophées, malgré un triplé national - Liga, Coupe du Roi, Supercoupe d'Espagne-, Yamal n'est pas parvenu à porter son club vers une victoire dans la plus prestigieuse des compétitions. Celle qui oppose les plus gros clubs européens, là où la difficulté est à son maximum, le niveau des plus relevé, bien plus qu'en Liga et en Ligue 1.
Quant à Ousmane Dembélé, en club, il a simplement remporté tous les trophées possible. Ligue 1 haut la main, Coupe de France, le Trophée des champions face à l'AS Monaco - tombeur du Barça d'Aston Villa et situé dans le haut de tableau en phase de ligue - alors très coriace sur la scène européenne. Enfin, la prestigieuse Ligue des champions, la première de l'histoire de son club. Il a réussi là ou Leo Messi et Neymar ont echoué. Là où Kylian Mbappé, parti une saison avant, s'est heurté pendant de nombreuses années. Il lui reste encore à jouer la Coupe du monde des clubs aux Etats-Unis en juin et juillet 2025, pour conclure cette saison historique. Il a été élu meilleur joueur de la Ligue des champions.
June 5, 2025
Après avoir battu l’équipe de France lors du tournoi de la Ligue des Nations, Lamine Yamal ne disputera pas la Coupe du monde des clubs - le FC Barcelone n’étant pas convié -, mais il aura l’occasion de glaner un trophée supplémentaire le dimanche 8 juin avec l’Espagne face au Portugal.
Collectivement, le PSG et le FC Barcelone ont cette saison ébloui les observateurs par des prestations collectives impressionnantes. En témoigne le nombre de buts inscrits par les deux équipes.
Lamine fut un leader technique assumé, présent à la passe comme à la finition quand il le fallait, souvent, même lorsqu’il était moins performant. Il s’est également illustré par ses efforts défensifs.
Ousmane, lui, s’est distingué autant à la construction qu'à la conclusion, comme en témoignent les buts inscrits par le PSG à Anfield et à l’Emirates Stadium. Autre fait marquant : cette image symbolique de l’international français face à Yann Sommer, en finale de la Ligue des Champions. Véritable leader du pressing parisien, Ousmane est parfois discret, mais toujours impactant dans l'ombre et décisif lorsque son équipe en a eu besoin dans les moments clés.
June 5, 2025
Libre aux observateurs de juger la classe des deux prétendants. Les deux joueurs affichent un comportement exemplaire sur le terrain : peu de cartons pour l’un comme pour l’autre. 3 cartons jaunes pour Yamal, 2 jaunes et un rouge pour Dembélé.
Ousmane a une faible présence médiatique. Ses rares prises de parole sont marquées par une volonté constante de mettre en avant le collectif, de souligner que les performances de qualité et les trophées remportés sont avant tout le fruit d’un travail d’équipe, même lorsqu’il en est l'acteur principal.
Lamine a un profil différent. Superstar dès son plus jeune âge, au ton parfois provocateur, Yamal parle et assume. Il prévient et agit. Toujours. Ce qui ne manque pas de lui créer des détracteurs. Il est mis et se met en avant par ses performances et ses déclarations. Il assume être un prétendant sérieux au Ballon d’Or.
À l’inverse, le Parisien reste discret et ne veut pas entendre parler de cette récompense individuelle malgré une volonté accrue de ses coéquipiers et supporters de le voir remporter la distinction au théâtre du Châtelet le 22 septembre.
"Et Ousmane Ballon d’Or", répètent en chœur les fans du PSG depuis la victoire en Ligue des Champions du club de la capitale.
Une chose est sûre, l’aura médiatique de Lamine Yamal pèsera forcément dans la balance. Son image, sa personnalité affirmée et sa capacité à assumer la lumière influencent les regards, y compris ceux des votants. Mais au-delà du bruit et de sa précocité, ce sont surtout ses performances sur le terrain qui doivent faire foi face à d'autres. Car si son âge impressionne, il ne sera pas un critère. Seul poids réel de sa saison comptera.
En ce sens, Yamal a suffisament ébloui pour faire un vainqueur crédible.