36ème minute. Ronaldo chasse un ballon au centre du terrain, tiré par le maillot par un rival. Dix secondes après, Fernando Peralta, gardien du club adverse, est victime du pied ravageur du Brésilien. Sir Bobby Robson, au banc des entraîneurs, n'en croit pas ses yeux. Il s'agit du 3ème but, du 1-5 final.
José Maria Caneda, président de Compostelle alors, était un sacré personnage. Il avait tout de ces dirigeants polémiques, volcaniques et sans poils sur la langue. Un an après ce but, qui avait fait le tour du monde, Canada avait qualifié l'oeuvre de Ronaldo de "m**rde".
Nike, l'entreprise qui a accompagné Ronaldo le long de sa carrière, a même utilisé cette action pour promouvoir ses produits et ses campagnes marketing. L'attaquant brésilien, alors âgé de 20 ans, n'avait pas de rivaux à sa hauteur. Il était le meilleur joueur du monde.
Mais Caneda n'était pas d'accord que l'on qualifie d'extraordinaire ce but insignifiant pour lui. "On avait l'air de bonnes soeurs, on lui a fait une haie d'honneur entre cinq ou six joueurs. Il a eu de la chance de conduire le ballon après avoir trébuché trois ou autre fois. Si j'étais défenseur à ce moment-là, je lui aurais mis un coup de coude ou un 'branlée' et il n'aurait pas marqué. On l'a laissé passé comme si c'était chez lui. Je suis remonté parce qu'on lui a donné l'importance d'un but phénoménal et ce but, en vrai, c'était de la 'm**rde'', avait lâché pour 'Mundo Deportivo' le président.
"C'était un but où on l'a vu trébuché, une 'm*rde. On a mis de plus beaux buts, comme celui d'Open contre le Barça, qui s'était joué de la défense et du gardien mais personne ne s'y est intéressé. Si tu ne joues pas dans un grand club, voilà ce qui arrive. Pareil avec les convocations de Clemente", a indiqué Caneda, chargeant contre celui qui était alors sélectionneur de l'Espagne.
Quoi qu'il en soit, cela fait maintenant 22 ans que ce but a été inscrit, jugez par vous-même :