Le football des sélections est-il devenu moins "agressif" que par le passé ou est-ce l'une des conséquences de l'adoption du VAR ? Chacun se fera un avis sur le sujet, mais le fait est que le Mondial de Russie est celui qui a généré le moins de cartons rouges depuis la Coupe du Monde 1978 en Argentine.
Avant les deux derniers matches de la compétition, on ne compte que quatre expulsions. Celles du Colombien Carlos Sanchez (face au Japon), de l'Allemand Jérome Boateng (contre la Suède), du Russe Igor Smolnikov (contre l'Uruguay) et du Suisse Michael Lang (contre la Suède). Il faut donc remonter à il y a quarante ans pour retrouver une édition de Mondial où les joueurs se sont autant tenus à carreau (3 expulsions). À titre de comparaison, le Mondial de 2006, qui est le plus haché de l'histoire, s'était achevé avec 28 expulsions.
Même au niveau des avertissements, la Coupe du Monde en Russie fait figure de modèle. 213 biscottes ont été distribuées. C'est moins que lors des cinq précédentes éditions de ce tournoi. Le record est aussi détenu par le tournoi de 2006, avec 307 jaunes enregistrés.
Moins de sanctions ne signifie cependant pas moins de fautes et moins de penalties. Dans ce domaine, le tournoi actuel bat, en revanche, tous les records. 28 penalties (dont 20 rien que durant la phase des poules) ont déjà été sifflés et c'est dix de plus que la plus hausse marque établie jusqu'ici, à savoir 18 en 2002, 1998 et 1990. Là, il est presque impossible de ne faire pas de lien avec l'utilisation du VAR. Ce nouvel outil a donc été plutôt favorable aux attaquants. Reste à savoir si cette tendance ponctuelle ou si elle est appelée à durer. Cette interrogation, et beaucoup d'autres, seront certainement à l'étude par le groupe technique de la FIFA à l'issue de la compétition.