Chaque année, le Ballon d'Or - décerné à Cristiano Ronaldo pour la 5ème fois de sa carrière en décembre dernier - récompense le joueur ayant le plus impressionné sur l'année civile tout juste écoulée. Une récompense qui prend en compte les performances personnelles mais aussi collectives, les titres potentiellement remportés par l'heureux élu ayant donc une importance considérable, parfois même plus encore que les prestations du joueur.
De ce fait, décerner le Ballon d'Or durant une année de Coupe du Monde revêt un caractère particulier, un trophée supplémentaire, majeur de surcroît, entrant en considération au moment de trancher parmi les prétendants. Habituellement plus ou moins prévisible, Cristiano Ronaldo (5) et Lionel Messi (5) se partageant le trophée depuis 10 ans, l'identité du futur vainqueur apparaît comme délicate à pronostiquer, tant les candidats crédibles à la victoire ne manquent pas à l'appel. En effet, 5 joueurs apparaîssent comme de potentiels lauréats, parmi lesquels 4 ont disputé la dernière finale de la Coupe du Monde opposant la France et la Croatie (4-2). Alors, quels sont les faits d'armes de chacun d'entre eux et pourquoi peuvent-ils espérer recevoir la plus prestigieuse des récompenses personnelles ? Retour sur les chances des 5 prétendants qui se dégagent.
Cristiano Ronaldo
Déjà titré à 5 reprises, et notamment lors des deux dernières éditions en 2016 et 2017, le Portugais apparaîssait comme l'ultime favori à sa propre succession jusqu'au début de la Coupe du Monde 2018 en Russie. Vainqueur de la Ligue des Champions avec la Real Madrid, Cristiano Ronaldo a été l'homme fort des siens durant la compétition, lui qui en a terminé meilleur buteur avec 15 buts inscrits (en seulement 13 matches), soit 5 de plus que son poursuivant Sadio Mané, pourtant lui aussi finaliste.
Si l'on ajoute à cela ses 27 buts inscrits en Liga et ses 4 réalisations avec le Portugal durant le Mondial, permettant quasiment à lui seul de qualifier le Champion d'Europe en titre pour les huitièmes de finale de la compétition, force est de constater que le natif de Funchal a placé le curseur très haut. Cependant, sa faculté à imposer ou non sa suprématie en Serie A avec la Juventus Turin à partir de la saison prochaine pourrait entrer en ligne de compte, de même que le fait d'avoir été moins en vue à partir des 1/2 finale de la Ligue des Champions et de ne pas avoir été en mesure d'emmener le Portugal plus loin en Russie pourrait bien lui être fatal.
Antoine Griezmann
Ayant terminé à la troisième place en 2016, l'attaquant de l'Atlético Madrid peut légitimement espérer, au minimum, être de nouveau présent sur le podium deux ans plus tard. En effet, l'ancien de la Real Sociedad a d'abord remporté la Ligue Europa avec des 'Colchoneros' bien aidés par ses nombreuses réalisations décisives dans la compétition (6 buts inscrits en 8 rencontres), et notamment en finale face à Marseille. Puis, il a surtout remporté la Coupe du Monde avec la France, s'affirmant comme un réel leader d'attaque avec 4 buts inscrits, dont 3 d'entre eux lors des phases finales et donc dans des rencontres particulièrement décisives. L'un l'ayant été en finale, de surcroit.
Sans parler de ses 19 buts inscrits en Liga espagnole, ayant en partie permis aux siens de terminer dauphins du FC Barcelone, 3 points devant le Real Madrid de Cristiano Ronaldo. Pour le natif de Macon, reste à savoir si la Ligue Europa jouit d'une considération suffisante pour, réellement, être prise en compte au moment des votes, sa Coupe du Monde ne souffrant d'aucune contestation.
Raphaël Varane
Il est sûrement celui qui, d'un point de vue purement factuel, serait le plus légitime à la victoire. Vainqueur à la fois de la Coupe du Monde et de la Ligue des Champions avec seulement quelques semaines d'interval, le défenseur central français a vécu un début d'année 2018 sensationnel, digne des plus grands noms de l'histoire de ce sport. Un exploit encore plus retentissant quand on connaît l'implication du joueur formé au RC Lens dans l'obtention de ces deux titres majeurs, lui qui a tout simplement disputé l'intégralité de la Coupe du Monde avec la France, en plus d'avoir participé à 11 des 13 rencontres du Real en Coupe d'Europe, récoltant un seul carton jaune avec les madrilènes.
De plus, le fait d'avoir été l'auteur d'un but décisif face à l'Uruguay et de n'être âgé que de 25 printemps sont des données qui, à coup sur, seront prises en compte. Seul problème pour le natif de Lille, le fait que les performances défensives soient bien souvent éclipsées par les exploits des éléments plus offensifs, même si le défenseur italien Fabio Cannavaro avait été nommé Ballon d'Or en 2006 après sa victoire contre la France en Coupe du Monde.
Luka Modric
Joueur au talent reconnu de tous mais pas forcément autant exposé que certains, Luka Modric est presque dans le même cas de figure que Raphaël Varane, son partenaire au Real Madrid et adversaire lors de la finale opposant la Croatie à la France. Presque, car s'il a lui aussi soulevé la Coupe aux grandes oreilles, le joueur de 32 ans ne peut en dire autant pour la Coupe du Monde, perdue en finale malgré une prestation de très bonne facture. Toutefois, même sans la remporter, l'ancien du Dinamo Zagreb a été élu meilleur joueur du tournoi, fort de ses bons matches et de ses deux buts inscrits au bénéfice de la sélection au damier.
Rarement mauvais, souvent bon et parfois étincelant, Luka Modric pourrait donc enfin être récompensé de sa régularité exemplaire. Toutefois, l'expérience d'un joueur qui lui ressemble beaucoup, nommé Andres Iniesta, n'incite pas vraiment à l'optimisme, lui qui en jouissant des mêmes circonstances, n'a jamais été récompensé d'un Ballon d'Or. Néanmoins, Luka Modric apparaît en tout cas comme un candidat très sérieux au podium, tant il est l'un des rares joueurs à faire l'unanimité dans son sport.
Kylian Mbappé
Comment évoquer la nomination du futur Ballon d'Or sans évoquer le jeune prodige français ? Si tout ou presque a déjà été dit au sujet du jeune attaquant du Paris Saint-Germain, le voir hériter d'une nouvelle récompense personnelle après celle du Golden Boy 2017 - prix qui récompense le meilleur joueur U21 de l'année écoulée - ne constituerait pas une si grande surprise. Et pour cause, malgré ses 19 ans, l'ancien de l'AS Monaco a affiché une maturité déconcertante en Russie, en plus de faire étalage de sa palette technique largement supérieure à tout autre joueur, au point d'être comparé à un certain Pelé.
Avec 4 buts inscrits dont un en finale et des actions de grande classe comme sa course réalisée face à l'Argentine (4-3) pour obtenir un pénalty, le natif de Bondy est parvenu à séduire (de nouveau ?) le monde entier en à peine un mois, quelques semaines après avoir été sacré Champion de France pour la deuxième fois consécutive, avec le Paris Saint-Germain cette fois-ci. Et quand on connaît l'importance de l'image renvoyée par le joueur pour décorcher le graal, l'effet de mode qui ne semble pas prêt de dissiper entourant Kylian Mbappé pourrait faire pencher la balance en sa faveur. Même s'il est vrai que le mauvais parcours du PSG en Ligue des Champions, couplé au fait qu'il est quelque peu dans l'ombre de Neymar dans la capitale ne lui permet pas d'être entièrement confiant. Mais qu'il se rassure, contrairement aux 4 autres prétendants, lui peut s'armer de patience, sachant qu'il devrait un jour ou l'autre recevoir cette distinction, à condition de continuer à travailler et progresser avec l'application qui lui est propre.