Cristiano Ronaldo a mis le feu à Manchester United avant de s’envoler pour le Qatar où il disputera sa cinquième Coupe du monde avec le Portugal.
Le quintuple Ballon d’Or en avait gros sur la patate. Dans une longue interview donnée au journaliste britannique Piers Morgan, Ronaldo a réglé ses comptes avec Erik ten Hag, Ralf Rangnick, la famille Glazer ou encore Wayne Rooney. Mais ce n'est pas tout. Il a aussi évoqué d'autres sujets comme le décès de son fils, les rumeurs l'envoyant à Manchester City ou Lionel Messi, son plus grand rival.
'TalkTV' a diffusé, ce mercredi, la première partie (la deuxième sort ce jeudi) de l'interview de Ronaldo. Découvrez les déclarations faites par le natif de Funchal à Piers Morgan.
Proche de rejoindre Manchester City en 2021 : "Honnêtement, j'étais proche de rejoindre City. J'ai beaucoup discuté avec eux comme l'a dit Guardiola. Ils ont essayé de m'avoir mais avec mon histoire, mon coeur et ce que j'ai fais avant à United, ce n'était pas possible. Ça a fait la différence et bien sûr Ferguson aussi. J'étais surpris mais c'était une décision consciente. Le coeur a parlé. Ma relation et mon passé avec United étaient la clé. Je n'aurais pas pu être loyal sans ça. Je ne regrette pas sur certains points. Ferguson a été la clé, j'ai discuté avec lui. Il m'a dit que c'était impossible de jouer à City et j'ai dit OK Boss. C'était une bonne décision."
Son retour à Old Trafford : "C'était un sentiment extraordinaire. Tout le monde parlait de moi, Cristiano est de retour à la maison, là où il doit être... C'était spécial de revenir et marquer deux buts (contre Newcastle) était la meilleure façon de le faire."
Le licenciement de Solskjaer deux mois après son arrivée : "Quand j'ai signé, je pensais que tout avait changé, cela fait 13 ans que je suis parti..... Je pensais que tout serait différent, la technologie, les infrastructures, mais j'ai été surpris de manière négative. J'ai vu que tout était pareil. Solskjaer a été limogé, tout a été très rapide, il y avait beaucoup d'instabilité au club... On a l'impression que le club s'est arrêté dans le temps et c'était quelque chose à laquelle je ne m'attendais pas."
Comparaison avec le Real Madrid et la Juventus : "À Manchester United, il y a eu zéro progrès, si je compare avec le Real Madrid et la Juventus, qui suivent la technologie en termes d'entraînement, de nutrition, de conditions de récupération des joueurs... Malheureusement, United est derrière le Real Madrid et la Juventus sur ces aspects. J'espère que dans les prochaines années, ils pourront y arriver."
Ronaldo à @piersmorgan :
— BeSoccer (@BeSoccerFR) November 16, 2022
"À United, il n’y a aucun progrès si je compare avec le Real Madrid et même la Juventus. Ces clubs là évoluent dans les techniques d’entraînement, de nutrition, de récupération… United est derrière ces clubs là et ce n’est pas normal." pic.twitter.com/zmkDyGS9jR
Entraîneurs : "Depuis le départ de Sir Alex, il n'y a pas eu d'évolution, comment se fait-il qu'un club comme Manchester United, après avoir limogé Solskjaer, fait appel à un directeur sportif, Ralf Rangnick, pour entraîner ? Il n'est même pas entraîneur, c'est quelque chose qui m'a surpris. C'était une décision ridicule, je dois être honnête. Comment se fait-il que vous ne soyez pas un entraîneur et que vous entraîniez United ? Ce n'était pas la bonne décision pour arriver au succès. Personne n'avait entendu parler de Ralf Rangnick, personne ne savait qui il était. Je l'appelais entraîneur ? Oui, je le respectais, mais au fond, je ne l'ai jamais considéré comme mon manager. J'ai vu des choses avec lesquelles je n'étais pas d'accord. Il était figé dans le temps."
Ralf Rangnick : "Je ne savais pas ce qu'il faisait. Il connaissait très bien le club mais n'avait aucune idée de l'histoire et de l'importance de United. Quand on vire Solskjaer, il faut recruter un top manager, pas un directeur sportif ! Je pense qu'ils auraient dû donner plus de temps à Solskjaer, c'était une grande expérience de travailler avec lui même si c'était une courte période. J'apprécie Solskjær. Je le garde dans mon cœur. Ole, pour moi, est une super personne. C'est difficile. C'est difficile de passer après Sir Alex Ferguson, mais je pense qu'il a fait du bon travail."
Les jeunes joueurs : "Ils ont tout ce qu'il y a de plus facile mais la mentalité est différente. Ils entendent des choses par une oreille et ça sort par l'autre. Je me souviens quand j'avais 18, 19 ans. J'ai toujours essayé d'apprendre des meilleurs joueurs, Giggs, Van Nistelrooy, Roy Keane... Et c'est pourquoi j'ai eu le succès que j'ai eu. J'ai appris des meilleurs. Je ne suis pas du genre à donner des conseils, j'aime montrer l'exemple. Je suis là tous les matins, le premier à arriver et le dernier à partir, les détails parlent pour moi. J'aime donner l'exemple, certains me suivent, pas beaucoup, mais d'autres non."
Quels joueurs admire-il le plus à United : "Question difficile... Je dirais Dalot. Il est très professionnel et je ne doute pas qu'il aura une longue carrière. Il est intelligent, il travaille dur... Il y en a quelques autres, Lisandro Martínez, Casemiro..."
Décès d'un de ses enfants lors de l'accouchement : "Le pire moment de ma vie depuis la mort de mon père. C'était dur. Georgina et moi avons traversé des moments très difficiles, pourquoi nous ? Nous ne comprenions pas. Et le football ne s'est pas arrêté, beaucoup de matchs, et passer par là à ce stade a été l'étape la plus difficile de ma vie. C'était très dur. C'est la première fois que je me suis senti heureux (pour la naissance de l'autre jumeau) et triste en même temps. Je ne savais pas si je devais sourire ou pleurer..... C'était une grande confusion de sentiments. Les cendres sont avec moi, tout comme celles de mon père, et je les garderai pour toujours. Ils sont à côté de mon père, dans une petite chapelle que nous avons à la maison. Est-ce que je leur parle ? Oui, tous les jours."
Les messages après le décès de son fils : "L'hommage à Anfield ? Je ne m’attendais pas à ce que les fans de Liverpool fassent ça pour ma famille. Je tiens à remercier toute la communauté anglophone. J'ai reçu une lettre de la famille royale... J'ai été très surpris, incroyable. J'ai beaucoup de respect pour le peuple britannique, ils ont été formidables avec moi. C'était spectaculaire la façon dont ils m'ont traité à ce moment-là. Merci."
Revenir sur les pelouses après la perte de son fils : "C'était très difficile mais, comme toujours, j'ai eu le soutien de ma famille, Georgina m'a dit de jouer et m'a aidé à oublier un peu la situation. Entraînements, matchs, équipe nationale... Il n'y a pas une minute pour s'arrêter et penser à ce qui se passe, mais c'était bien. Ça m'a aidé."
Georgina : "C'est une femme très forte, nous nous aidons mutuellement. Elle a connu des difficultés quand elle était plus jeune, elle est née en Argentine, quelques problèmes familiaux, elle vivait seule... Elle est très mature pour son âge, elle m'aide beaucoup et me remonte le moral quand je vais mal. Je suis très heureux de l'avoir à mes côtés. Le mariage ? Je ne pense pas à ça maintenant, mais dans le futur..."
Sur ses coéquipiers : "Si mes coéquipiers m'écoutent ? Ils s’en fichent. Certains oui. Mais la plupart d’entre eux non. Cela ne me surprend pas car la plupart d’entre eux n’auront pas de longévité dans le football.
« Si mes coéquipiers m'écoutent ? Ils s’en fichent. Certains oui. Mais la plupart d’entre eux non. Cela ne me surprend pas car la plupart d’entre eux n’auront pas de longévité dans le football. » (@piersmorgan) pic.twitter.com/18AyjMZsZO
— BeSoccer (@BeSoccerFR) November 16, 2022
La presse : "Je n'aime pas lire [ce qui se dit sur lui]. La presse poubelle ment, pas tous mais beaucoup d'entre eux. Ils mentent. Ils sont constamment sur moi et ma famille. Pourquoi est-ce que je vais lire alors qu'ils essaient de nous faire du mal ?"
Les critiques : " C'est facile de pointer du doigt Cristiano quand on veut cacher d'autres problèmes, tout le monde sait que la presse me veut en Une, ils vendront plus, l'intérêt sera différent.... J'ai l'habitude, j'ai 37 ans, j'ai appris beaucoup de choses. Quand vous êtes au sommet, vous ne vous rendez pas compte de certaines choses, alors j'aime avoir des mauvaises phases pour voir qui est de mon côté et qui me critique. Les gens veulent juste apporter de la négativité et les quatre derniers mois... Je ne comprends pas pourquoi tant de critiques, même la presse portugaise me critique. Je ne comprends pas mais je crois que c'est dû à l'envie. Une bonne chose que j'ai, c'est que je n'aime pas lire la presse."
Erik ten Hag : "Je le connaissais un peu pour ce qu'il faisait à l'Ajax..."
Les critiques d'anciens collègues : "Roy Keane et Rio Ferdinand sont des personnes formidables, ils ont été là, dans le vestiaire, ils savent comment un joueur pense et se comporte. Entendre d'anciens collègues vous critiquer et vous montrer du doigt... Je me sens un peu trahi, c'est facile de critiquer. Les critiques de Wayne Rooney ? Je suis surpris. Il y a seulement 6 mois il est allé chez moi chercher Cristiano pour jouer chez lui... "
Sa popularité : "Un demi-milliard d'abonnés sur Instagram ? J'en suis content. Je sais que je suis charismatique et tout le monde sait que je suis bon au football. Je suis le fruit dans lequel les gens veulent mordre. Comment dire... Je vais dire une fraise."