On ne saura pas quel déclic l'a fait revenir.
Qu'est ce qui a changé pour qu'il revienne sur sa décision du 10 juillet? "Pas grand chose, explique-t-il. Rien dans le fonctionnement du club ne m'a poussé à partir".
"J'aimerais pouvoir dire qu'il y avait ceci ou cela, mais non, ce ne serait pas vrai, assure-t-il. Je l'avais dit lors de ma démission, la vie ne s'arrête pas au football".
Boissier avait simplement un grand sentiment de lassitude. "C'était réfléchi", dit-il à propos de sa démission, évoquant "le besoin d'une prise de conscience sur le sens de ma vie. Je l'avais déjà dit au mois de mars, je me sentais fatigué, je n'avais plus l'énergie pour accomplir ma tâche".
"On ne divorce pas d'un ami"
De l'énergie, il en faut beaucoup à Nîmes, qui tourne avec sept salariés hors joueurs et staff technique, contre plus de 180 pour l'Olympique de Marseille, par exemple.
Boissier évoque "un mode de fonctionnement unique en France et en Europe, qui implique beaucoup d'investissement personnel".
"Mais depuis quatre ans avec Rani Assaf (le président du club), cela fonctionne bien", assure-t-il.
Pas d'ombres entre Assaf et Boissier. "J'ai toujours ressenti un réel attachement et de la confiance de sa part", dit le directeur sportif à propos de son président, "et on ne divorce pas d'un ami. Car c'est mon patron, mais c'est aussi un ami."
Bernard Blaquart, l'entraîneur, était un peu plus froissé par ce départ fracassant.
"Je comprends ces regrets, commente Boissier. On fait du bon boulot ensemble, Bernard avait le droit de se poser des questions, mais il connaissait ma fatigue."
Si le coach a pesté contre son départ, "il a été un peu excessif, poursuit l'ex-démissionnaire. Recruter prend parfois du temps. Moi aussi, j'aurais aimé boucler notre recrutement plus tôt, mais notre mercato est réussi".
Boissier ne pense pas que partir en plein mercato frisait la faute professionnelle.
"Pas un coup de tête"
"A refaire, je prendrais la même décision, mais je n'aurais pas attendu aussi longtemps, juge-t-il. Ce n'est jamais le bon moment."
Et il rappelle que le mercato gardois était déjà bien avancé au moment où il a quitté le club. "Juillet-août, c'est la finalité du transfert, mais tout le travail se fait en amont. Les transferts de Sidy Sarr, Lamine Fomba, Lucas Deaux... J'avais tout préparé. Les recrues ne sont pas arrivées à Nîmes par hasard", souligne-t-il.
Des regrets sur cette courte séparation, Laurent Boissier "en a, forcément, mais ce n'était pas un coup de tête. Je n'ai rien calculé, juste par égoïsme, mon bien être à moi", rembobine-t-il.
"On n'est pas des gens d'image, on est loin de tout cela, on ne calcule pas, ça s'est fait naturellement (son retour). Cela a été officialisé dans les dernières heures (du mercato), mais je ne me suis jamais caché".
Il était déjà de présent à l'entraînement à partir du 20 août, ainsi qu'aux matches face à Nice (défaite 2-1) et Brest (victoire 3-0), fin août.
"Nîmes Olympique, c'est ma vie, ma passion, explique-t-il pour conclure ce drôle de chapitre. Je bosse dans ce club depuis 15 ans, je suis né à Nîmes, j'ai grandi, ici, j'y ai mes amis. Ma place est là".