Entre Cavani et Falcao, c'était le duel des stars en péril. Car le premier, de retour de blessure, est l'objet de beaucoup de questionnements depuis plusieurs semaines. Le second, capitaine du équipe de Monaco en complet naufrage, n'est, pour sa part, plus que l'ombre de lui-même. Dans ces conditions, qui allait donc survivre? Il n'y a pas eu photo. Le Matador a mangé le Tigre.
Depuis le début de la saison, l'entente de Cavani avec Neymar et Mbappé est discutable. La façon dont il a été sacrifié contre Lyon, sorti à la 39e alors que son équipe allait jouer à 10 contre 11, avait intrigué.
Non pas parce que Thomas Tuchel sortait un attaquant pour faire entrer un défenseur. Mais parce qu'il touchait au joueur le plus aimé du Parc des Prince. Depuis, le meilleur buteur de l'histoire du PSG traînait sa peine. Entre matches sans marquer et blessure à une cuisse, il était bien moins décisif.
Remplaçant à Naples, pour son retour à la compétition, il a retrouvé une place de titulaire à Monaco. Et, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il s'est rappelé aux bons souvenirs de chacun. Avec son triplé, il en est désormais à huit buts en huit matches de Ligue 1. Des stats de grand buteur, en somme.
"Cela fait toujours plaisir, car l'attaquant vit de cela et pour la confiance c'est important. Les périodes difficiles, c'est pour tous les joueurs, il faut rester concentré, bien travailler pour l'équipe, et cela tourne. C'est comme ça, le football", s'est-il satisfait au micro de 'Canal +'.
Triplé de Cavani, zéro tir pour Falcao
Avec l'aide de la VAR, il a inscrit le premier but de la rencontre sur la première occasion parisienne et sur un service de... Neymar (1-0, 4e), bien qu'involontaire sur le coup.
Pendant ce temps, Falcao essayait de remobiliser ses troupes. Par la voix, pas par le geste. Car le Tigre se fait vieux et ne rugit plus. Même s'il n'a que 32 ans, Falcao n'est, aujourd'hui, plus un attaquant de classe mondiale. La preuve ? Servi parfaitement par Youssef Aït Bannasser, il a été incapable de transformer l'offrande. Pire, son manque de vitesse l'a même empêché de frapper au but.
C'était sa seule possibilité dans un match qu'il traversera en fantôme. A l'image de la façon dont Kimpembe lui a repris le ballon à la 45e. Il fut même remplacé à la 69e minute. Sa feuille de stats ? Huit ballons perdus, zéro tir tenté. Un désert...
Cavani, lui, avait très faim de buts. Très soif de reconnaissance. Lui qui n'avait plus marqué en Ligue 1 depuis son doublé contre Reims (4-1), le 26 septembre dernier, allait dégainer encore deux fois.
A chaque fois, le très bon Moussa Diaby l'a servi dans les conditions les meilleures. La première fois en attirant le gardien et décalant son avant-centre. But vide, bingo, même s'il a fallu attendre que la VAR annule de hors-jeu signalé.
Sur le troisième but, bien servi par Andrien Rabiot, Diaby lui a adressé un centre tendu. Cavani ne s'est pas raté et il a pu savourer intensément en remerciant son coéquipier (3-0, 53e).
C'en était terminé d'un duel qui n'avait, en fait, jamais débuté. Le Matador, fêté par les 800 supporters parisiens, est vivant et bien vivant. Le Tigre et Monaco, eux, agonisent...