"Tout le monde souhaiterait avoir un gendre de cette qualité: sympathique, agréable, souriant. Mais quand on est footballeur, par moments, il faut un peu plus de gnaque, de grinta, se faire mal...", a complété le technicien, non sans rappeler Aimé Jacquet sommant Robert Pirès de "muscler son jeu" avant le Mondial 1998.
"Mais ça va venir", s'est empressé d'ajouter l'entraîneur. "Adrien est un garçon avec d'énormes qualités (...) En plus d'être intelligent, il est attentif et il comprend vite où on veut l'emmener".
Un discours plein de promesses qu'a trop souvent entendu le joueur de 23 ans, qui peut évoluer comme attaquant de soutien ou sur les ailes, mais qu'il compte bien faire taire grâce à la confiance que lui témoigne Lamouchi depuis son arrivée sur le banc rouge et noir.
Une nouveauté pour le joueur formé à Rennes mais qui n'avait jamais convaincu Philippe Montanier. Un mal pour un bien, puisqu'il effectue une saison et demie réussie en Ligue 2 à Clermont, de 2014 à 2016, sous les ordres de la très exigeante Corinne Diacre.
L'actuelle sélectionneuse de l'équipe de France féminine avait raconté au 'Télégramme' l'avoir repéré lors du Festival Espoir de Toulon en 2014 pour "sa force de percussion, sa très bonne technique et son gros volume de jeu".
"Être plus tueur"
"J’aime les courses qu’il fait vers l'avant, quand il met du rythme, quand il met de la vitesse dans ses prises de balle. C’est un athlète, celui qui fait le plus de kilomètres, de sprints à haute intensité, et donc pose des problèmes aux adversaires", avait confirmé Lamouchi à son sujet avant la trêve.
Malgré ses 11 buts, 6 passes décisives et 5 penalties provoqués en 47 matches en Auvergne, il ne s'impose toujours pas à son retour dans son club, sous la houlette de Christian Gourcuff.
Il joue les bouche-trous l'an dernier (22 matches, dont la moitié comme titulaire), avant de retomber dans les oubliettes, après avoir été titularisé en ouverture de la saison à Troyes.
Il avait ensuite dû attendre une cascade de blessures à l'avant pour fouler à nouveau les pelouses lors de la 10e journée et participer au baroud d'honneur final de l'entraîneur breton avec trois victoires en trois matches, dont le but de la qualification en 16e de finale de Coupe de la Ligue à Dijon (1-2).
"C'est vrai que depuis que je suis arrivé, il joue un peu plus et il me l'a bien rendu en faisant de belles prestations", a jugé Lamouchi, comme en témoignent ses 5 buts et une passe décisive.
"Ce qui lui manque, c’est juste d’enchaîner 5/10/15 matchs au plus haut niveau. Ce qu’il n’a jamais connu. Il a besoin de se construire sur de la confiance, qui vient, elle, en enchaînant", a expliqué au Télégramme Franck Haise, qui l'a entraîné en moins de 17 ans à Rennes.
Il sait aussi qu'il devra gagner en efficacité, dans le jeu et surtout devant le but, "être un peu plus tueur, avoir cet esprit qui, au haut niveau, fait la différence", a souligné Lamouchi.
"C’est vrai que parfois je pèche dans les derniers mètres. Mais je pense que ça va venir au fil des occasions. J’ai toujours quelques situations intéressantes à exploiter", a-t-il plaidé récemment.