Détendu, souriant, ne cherchez pas plus heureux que lui à l'entraînement. Impossible, surtout depuis que les Brésiliens Otavio et Cafú ont débarqué il y a dix jours pour renforcer une colonie sud-américaine enthousiaste et soudée en cette fin de mercato.
Au regard de ses velléités de départ réitérées fin juin auprès de l'entraîneur Jocelyn Gourvennec, les dirigeants bordelais pensaient régler le dossier Rolan beaucoup plus tôt.
Vu son pedigree, avec une saison à 16 buts en 2015, puis à 10 buts les deux suivantes, l'ancien du Defensor aurait pu crouler sous les offres après quatre ans et demi passées en Aquitaine.
Que nenni ! Peu ou mal entouré niveau agents, Rolan peine à séduire et à se vendre. Les Girondins, pas gourmands au niveau financier avec leur joueur extracommunautaire libre en juin prochain, ont vu en Fulham, prétendant à la montée en Premier League, une belle opportunité pour lui.
Accord trouvé entre les deux clubs (autour de 7,5 millions d'euros), visite à Londres en juillet pour Rolan qui en profite pour tweeter depuis le tournoi de Wimbledon, suivi d'un autre voyage dans la capitale anglaise où deux rendez-vous sont programmés et au final, il refuse de s'engager.
De quoi froisser les décideurs bordelais, obligés de mettre un frein à leurs approches de joueurs extracommunautaires (Bordeaux en a déjà quatre avec Rolan, Malcom, Pablo en prêt aux Corinthians, et Mauro Arambarri).
Gourvennec, énervé notamment par le tweet de Wimbledon, sévit à son tour. Il l'autorise à s'entraîner mais refuse de le prendre pour les matches jusqu'à ce que sa situation évolue "dans un sens (départ) ou dans l'autre (prolongation). On ne laissera pas Diego aller en fin de contrat, ce n'est pas possible".
Arambarri sacrifié
Reste que Bordeaux a besoin d'avancer sur certains dossiers, notamment celui du milieu défensif Otavio. Rolan maintenu dans l'effectif, c'est son compatriote Arambarri qui est sacrifié au nom du fameux quota d'extracommunautaires, dans un billard à trois bandes (départ avec pourcentage à la revente au Boston River de Montevideo, prêt dans la foulée à Getafe).
S'approche-t-on pour autant du dénouement dans la saga Rolan ? Possible si l'on en croit Gourvennec déclarant jeudi que "ça semble évoluer" vers un départ, a priori à l'étranger.
"Mais encore une fois je prends toujours des pincettes. Je fais toujours très attention, car quand on pense que ça va aboutir, certains agents se mettent en marche et parfois ça complique les choses", rappelle-t-il.
Quant au gaucher brésilien Malcom, la direction bordelaise s'attendait à un long feuilleton, pour un joueur considéré comme le plus +bankable+ de l'effectif et qui avait toutes les chances d'être sollicité jusqu'au bout.
Officiellement, cela a été le cas mais la proposition de Wolfsbourg (entre 15 et 20 millions d'euros selon les médias) n'a pas fait vaciller les murs du Haillan où l'on se veut confiant.
"Pour moi, le dossier Malcom est clos", a encore soutenu Gourvennec jeudi, rendant du coup plus crédibles les propos du jeune Brésilien prononcés après la victoire face à Metz (2-0). "Rester ? Bien sûr, j'ai un contrat avec les Girondins jusqu'en 2020. Les propositions, je les laisse pour mon agent, ma famille et le club", avait déclaré Malcom.
En aura-t-il d'autres d'ici la fin août ? L'avenir le dira. Comme il dira aussi si Rolan, troisième attaquant de la 'Céleste' (25 sélections, 4 buts) derrière Edinson Cavani et Luis Suarez et mondialiste en puissance dans un an en Russie, fréquente encore ces lieux.