Tout au long de sa carrière, Cesc Fabregas a côtoyé de grands avant-centres. Des buteurs, des pivots, remiseurs et créateurs de brèches, certains rapides, d'autres lents. Lui-même a évolué dans ce rôle, avec la sélection nationale espagnole, championne d'Europe en 2012. Il sait donc de quoi il parle quand il évoque son coéquipier, qu'il "aime beaucoup".
"Il est professionnel et possède, à 29 ans, beaucoup d'expérience. Mais je ne sais pas s'il est attaquant ou N.10", raconte Fabregas dans un sourire.
En fait, peu importe, car "il fait beaucoup de choses très bien". "Et surtout c'est un joueur top, décisif, qui marque beaucoup, poursuit-il. Il était buteur à Séville. Ici aussi. Déjà six buts, et j'espère qu'il en marquera beaucoup d'autres! Dès dimanche!"
"Il n'est pas très extraverti, enchaîne Jardim. Mais techniquement, il apporte beaucoup de solutions. C'est un buteur, très fort dans la surface. Il a tout pour réaliser une grosse saison et avoir un beau futur ici."
Un but toutes les 79 minutes
Avec Monaco, Ben Yedder, c'est effectivement 6 buts en 475 minutes sur 7 matches (deux victoires, deux nuls, trois défaites). Soit une réalisation toutes les 79 minutes.
Avec Islam Slimani, il a déjà fait oublier l'intouchable Falcao. "C'est un bon mariage d'attaquants, reconnait Jardim. Les deux ont beaucoup marqué et donné des passes décisives. Mais sur le dernier match à Montpellier, ils n'ont pas été au niveau, comme les autres."
Monaco avait logiquement perdu. Chacun était ensuite parti en sélection. En Bleu, Ben Yedder a vécu un rassemblement mitigé, comme une opportunité manquée.
Si le Monégasque (sept sélections désormais) s'est vu convié à un troisième rassemblement consécutif en Bleu, et si un statut de doublure d'Olivier Giroud commence à poindre, octobre lui laissera cependant un goût d'inachevé.
Après son entrée en jeu prometteuse en Islande, malgré deux occasions franches non concrétisées, il pouvait frapper fort. La situation de Giroud, au temps de jeu famélique à Chelsea, et l'intuition de Deschamps qu'il serait le joueur idoine pour déstabiliser une défense resserrée, lui ont permis de débuter contre la Turquie.
"Un mec fort"
Il a déçu. Discret, en difficulté dans le jeu aérien et incapable d'être décisif, il s'est créé peu d'espaces même s'il en a offert à Antoine Griezmann. Il a surtout souffert de la comparaison avec Giroud, qui a débloqué la situation quatre minutes après l'avoir remplacé.
"Ben (Yedder) est un mec fort, assure Jardim. Il sait qu'il n'a pas fait un gros match, que la France possède des joueurs de qualité pour changer les choses. L'important est qu'il a joué. Nous en sommes satisfait, lui aussi. Maintenant, pour retourner en sélection, il doit continuer à +performer+ en club."
Ces deux matches, consécutifs à un rassemblement de septembre prometteur (18 minutes de jeu, un but contre Andorre), ne devraient pas, à court terme, le reléguer dans la hiérarchie. Hormis l'éventualité, toujours réelle, d'aligner Kylian Mbappé dans l'axe, les alternatives paraissent rares. Alassane Pléa n'a pas joué, par exemple. Et Deschamps compte sur l'ex-Toulousain.
"Wissam est un joueur de petits espaces, mobile, face à une défense plutôt athlétique. Il y a eu de bonnes combinaisons avec lui, une bonne relation avec Antoine (Griezmann)", a souligné le sélectionneur.
Si les Bleus valident leur qualification le 14 novembre contre la Moldavie, il pourrait disposer d'une nouvelle opportunité dans la foulée en Albanie. Il en a une autre, en club, dès ce dimanche.