"Je n'ai absolument pas privilégié Nantes", s'est défendu l'entraîneur Sabri Lamouchi immédiatement après le revers en Ukraine (3-1) qui ferme encore un peu plus la porte des 16e de finale de Ligue Europa aux Rouges et Noirs.
C'est pourtant bien l'impression qu'a donné sa composition où ne figuraient ni Benjamin André, ni Clément Grenier, ni Jérémy Gélin, alors qu'Hatem Ben Arfa, propulsé capitaine, a une nouvelle fois été indigent collectivement et individuellement.
Un match et surtout une composition qui ont eu beaucoup de mal à passer chez les supporters rennais qui avaient bruyamment soutenu leur coach il y a peu. Leur sentiment ? Que le club ne jouait pas à fond cette compétition européenne, après laquelle il courrait depuis si longtemps.
On pourrait d'ailleurs comprendre cette volonté de ménager ses forces pour un match qui pourrait être charnière dans la saison face à un adversaire à ne pas prendre à la légère.
Les trois joueurs absents à Kiev devraient faire leur retour dimanche au coup d'envoi (17h), ainsi probablement que le Suédois Jakob Johansson dans un onze de départ qui ressemblera sans doute beaucoup à celle de Caen, où Rennes semblait enfin avoir trouver la bonne formule (2-1), surtout en seconde période.
La désillusion européenne aura-t-elle tué dans l'œuf cet élan naissant, comme la défaite au match aller contre les Ukrainiens avait été suivie du pire match rennais de la saison contre Reims (0-2) ?
"Encore rien fait"
Rien de tel qu'un bon derby en tout cas pour remobiliser l'équipe.
"Je ne pense pas que ce sera la même équipe qui jouera contre nous", a d'ailleurs relevé en conférence de presse l'entraîneur nantais Vahid Halilhodzic.
"Il faut compter sur nous et pas sur une éventuelle faiblesse de l'adversaire due à la fatigue du voyage et du match de jeudi. Il faut compter seulement sur notre envie, notre détermination pour ce type de match", a averti le Franco-Bosnien.
Rennes ne pourra se permettre aucun état d'âme face à un adversaire qui arrive lancé.
Avec quatre victoires de suite, dont trois en championnat, 14 buts marqués pour un seul encaissé, Nantes a le vent en poupe et espère bien repartir du Roazhon Park avec trois points de plus pour la première fois depuis fin septembre 2013, l'année de son retour dans l'élite (3-1).
"On est dans une série qui nous fait beaucoup de bien", a admis coach Vahid, qui guette le moindre signe d'euphorie ou de relâchement chez ses troupes: "j'ai discuté avec les joueurs au fil de la semaine pour leur rappeler qu'on n'a encore rien fait. Cette série ne doit pas s'arrêter".
Les deux équipes étant à égalité à 15 points, avec un petit avantage pour Nantes (10ème) sur Rennes (12ème) à la différence de buts, un éventuel vainqueur pourrait basculer dans la bonne moitié du classement, en restant au pire à 6 points de Lyon, quatrième.
Le perdant, lui, pourrait voir revenir dans sa roue quelques mal classés comme Amiens, Dijon, Caen ou Angers, et passer une trêve internationale inconfortable.