Le week-end dernier à Amiens, en rentrant aux vestiaires, l'attaquant international algérien a été célébré par ses équipiers avec le fameux slogan : "One, two, three, viva l'Algérie".
Il venait d'offrir la victoire à son équipe en toute fin de rencontre, de "la tête, ma meilleure arme", selon ses propres mots. Otant au passage une sacrée épine du pied de son nouvel entraîneur, Robert Moreno, dont les résultats sont loin d'être ceux escomptés.
Ce but change tout. Car désormais, une victoire contre Montpellier hissera Monaco à la 5e place de la L1, une situation presque inespérée il y a quelques jours.
"Le retour d'Islam, qui nous a fait gagner samedi, il a fait du bien à l'équipe. Il va nous apporter", résume Fodé Ballo-Touré, synthétisant la pensée de ses coéquipiers.
Capitaine à Amiens, mais suspendu contre Montpellier, Adrien Silva apprécie de "voir la rage qu'il montre sur le terrain". "C'est important pour tous", assure le champion d'Europe portugais, prêté comme Slimani par Leicester, avec une option d'achat.
-Ni nouveau contrat, ni départ-
C'est d'ailleurs cette situation contractuelle qui a perturbé l'attaquant algérien en janvier.
En début de saison, l'association de Slimani avec Wissam Ben Yedder avait été un tube de la fin d'été.
A la recherche d'un dernier gros contrat en Europe, Slimani, 32 ans en juin, pensait en avoir fait assez pour inciter la direction monégasque à lever l'option d'achat de 10 millions d'euros. Sans succès.
Sur la fin de la période Leonardo Jardim, ses relations avec sa direction puis avec l'entraîneur, qui l'avait recruté, se sont dégradées. A Bordeaux fin novembre, Jardim lui a reproché son exclusion et a sévèrement tancé "son manque de concentration, le fait qu'il parle à l'arbitre, aux supporteurs, son manque de marquage".
Même son agent italien, pourtant demeurant en Principauté, n'est pas parvenu à calmer le jeu durant un mercato où, sans nouvelles de sa direction, le joueur a demandé à partir. Sans réussite non plus.
Il a juste eu le temps d'égaliser au Parc des Princes contre le Paris SG (3-3), avant d'être officiellement blessé à une cuisse durant trois semaines, et de revenir s'asseoir sur le banc contre Angers (1-0).
- Émulation interne -
L'homme aux huit buts et huit passes décisives en 15 matches de L1 est donc fier d'être de nouveau décisif. "Je suis content de rejouer", a-t-il précisé, soulagé, dans la Somme. "C'était important pour l'équipe, important pour moi de revenir."
Il sait que, pour séduire un club, il doit demeurer performant, ne plus avoir d'états d'âme.
A la question de savoir si Slimani était plus touché psychologiquement que physiquement, Moreno est d'ailleurs resté évasif mercredi.
"Le dernier mois, il ne s'est pas entraîné collectivement pour une douleur à une cuisse, mais il faut demander au docteur et au psychologue, je ne peux pas répondre, a-t-il répondu. Désormais, il est disponible, capable de jouer 90 minutes, et s'entraîne à haut niveau. C'est le plus important. On est très heureux de l'avoir."
L'Espagnol se montre toutefois intransigeant: "Il y a beaucoup de concurrence. Si un joueur ne s'entraîne pas comme je veux, ou qu'un partenaire s'entraîne mieux, ce dernier jouera."
Le duo Slimani-Ben Yedder, prioritaire pour Jardim, ne l'est donc plus tout à fait pour Moreno. Jovetic et Baldé, sous contrat avec Monaco respectivement jusqu'en 2021 et 2022, incarnent davantage le futur.
Mais Moreno compte sur Slimani pour encourager l'émulation interne, ce qui doit permettre à chacun de rester humble, de penser collectif et, si possible, de battre Montpellier.