Pour la première fois, le néo-international espagnol de 27 ans affronte les Bleus, dont il a porté les couleurs en équipe de jeunes une cinquantaine de fois, brassard de capitaine en prime. C'était le cas encore le 24 mars 2016 pour sa dernière apparition avec les Espoirs, contre l'Ecosse, aux côtés de Presnel Kimpembe et Benjamin Pavard.
Face aux deux champions du monde, dimanche à Milan, "ce sera un match très spécial", mais désormais "je suis à 300% avec l'Espagne", a commenté le défenseur de Manchester City dans une vidéo mise en ligne par la Fédération.
Le joueur né à Agen, passé par Bayonne avant d'éclore au plus haut niveau à l'Athletic Bilbao, a été naturalisé le 11 mai, à quelques jours seulement de l'annonce de la liste espagnole pour l'Euro, dont il fut l'une des surprises en l'absence de Sergio Ramos.
"Ils m'avaient contacté quand j'étais en U19, c'était différent d'aujourd'hui. Là, Luis Enrique m'a appelé, il m'a demandé quelle était ma situation, l'envie que j'avais de défendre ce pays, de jouer au plus haut niveau, et je lui ai dit que je serais très heureux d'en être", a-t-il expliqué par la suite dans un espagnol parfait en conférence de presse.
Trois convocations, zéro sélection
Avec l'Espagne, le Citizen s'est imposé d'entrée comme un titulaire indiscutable de la défense, de son premier match contre le Portugal en préparation à l'Euro jusqu'à la demi-finale perdue contre l'Italie aux tirs au but, le 6 juillet à Wembley.
"Si 'Ayme' est là et a joué tous les matches (depuis son arrivée), c'est parce qu'il fait bien les choses. C'est un joueur du plus haut niveau, avec de l'expérience", a relevé vendredi son partenaire en sélection Mikel Oyarzabal, l'ailier de la Real Sociedad.
Ancienne idole du club basque, Antoine Griezmann s'est montré élogieux et taquin le même jour en conférence de presse au moment d'évoquer la future confrontation avec Laporte.
"Je regarde pas mal l'Espagne, il s'est très bien intégré avec le jeu de Luis Enrique, je l'ai toujours apprécié en tant que défenseur central. Chacun fait son choix, on a aussi de très bons centraux en France. On lui souhaite le meilleur... sauf pour dimanche", a souri l'attaquant de l'Atlético Madrid, qui n'a connu que le championnat d'Espagne dans sa carrière.
Les retrouvailles pourraient être moins chaleureuses avec Deschamps. Le sélectionneur l'a appelé fin 2016 puis en mars 2017, en le cantonnant à chaque fois au banc des remplaçants, avant de le convoquer à nouveau en août 2019, mais une blessure de Laporte a empêché le joueur de venir.
"Pas de gâchis"
"Je suis sûr que notre relation restera cordiale. J'avais essayé de me mettre en contact avec lui mais ça n'avait pas pu se faire, sans doute parce qu'il avait dû changer de numéro. Cela ne me préoccupe plus aujourd'hui", avait assuré le défenseur en mai.
Deschamps avait peu goûté à cette déclaration, reprochant à Laporte d'avoir été "mensonger", dans un entretien à la presse quotidienne régionale française. "Le seul message que j'ai eu de sa part date du mois d'octobre (2020) pour une situation précise où il avait été blessé en septembre et n'était plus dans les prélistes. Il n'y a pas de gâchis, c'est son choix".
De nouveau interrogé samedi à Milan sur cette décision, "DD" a eu des mots plus pacifiés pour le défenseur. "Il a été avec nous, il est aujourd'hui avec l'Espagne, je le respecte", a estimé le technicien. "C'est sa voie, qu'elle soit la plus belle possible... Même si (dimanche) les voies vont évidemment se croiser", sur la pelouse de San Siro.