La prestation du jeune milieu lyonnais (21 ans), jeudi en amical, s'est retrouvée quelque peu éclipsée par l'entrée fracassante de Kylian Mbappé. Pourtant, le bizut a lui aussi livré une copie très intéressante, pour sa première sous le maillot bleu.
"Je suis jeune donc j'ai une certaine insouciance, j'ai moins de pression que les autres pour l'instant. Je peux jouer plus libéré", commente Ndombélé, moins intimidé que prévu samedi pour sa première conférence de presse à Clairefontaine.
Cela s'est vu contre l'Islande à Guingamp où le joueur de l'OL a montré en une trentaine de minutes un condensé de son potentiel: de la percussion, un jeu tourné vers l'avant, du combat physique et des passes qui cassent les lignes adverses.
L'une d'elles a failli se transformer en passe décisive pour Mbappé, dont le but a été invalidé pour hors-jeu. Une autre offrande pour le Parisien, après un duel gagné près du poteau de corner, a débouché sur le but contre son camp de l'Islande.
"Une super entrée"
"Il a fait une super entrée. Pour sa première sélection c'est vraiment très bien", l'a félicité l'expérimenté milieu de terrain Blaise Matuidi samedi. "A lui de continuer à apprendre et à travailler et je pense qu'il pourra faire de grandes choses".
Il y a encore quelques années, Ndombélé aurait pourtant eu du mal à s'imaginer en Bleu. Recalé il y a quelques années par les centres de formation d'Angers, Caen ou Auxerre, il n'avait pas non plus été retenu par Guingamp après son passage de 2011 à 2014, en raison d'une certaine nonchalance et d'une tendance à prendre du poids.
"Ca m'a servi c'est sûr. Le fait qu'il y ait eu des bas dans ma carrière ça m'a forgé (un caractère)", explique-t-il aujourd'hui. Mais "je ne me suis pas fait recaler de Guingamp. On n'était pas d'accord sur certains points et j'ai préféré ne pas rester", affirme-t-il.
Depuis, d'Amiens à l'Olympique lyonnais, Ndombélé a connu une ascension fulgurante, sans avoir le vertige.
"Je prends les choses avec du recul. Je me dis que si je suis là aussi c'est que je l'ai mérité, analyse-t-il. Mais une carrière va vite dans les deux sens: je suis arrivé vite, mais je peux repartir aussi très vite".
"Je regarde beaucoup"
Ndombélé sait bien que la route sera encore longue pour s'imposer durablement chez les Bleus. Le joueur d'origine congolaise doit ses premiers pas en équipe de France à la grave blessure du champion du monde Corentin Tolisso, le milieu du Bayern Munich. Et il peut aussi redouter le retour d'Adrien Rabiot, si le Parisien se réconcilie avec Didier Deschamps.
Pour l'heure, Ndombélé parle peu mais "regarde beaucoup" ses coéquipiers pour apprendre à leur contact. Il cite Paul Pogba parmi ses "tuteurs" à Clairefontaine.
"Quand tu es nouveau, tu es plutôt timide, tu ne sais pas comment ça se passe, tu te fais petit on va dire. S'il est ici, ce n'est pas pour rien, c'est qu'il le mérite aussi, donc il ne doit pas être mal à l'aise", avait justement expliqué Pogba mardi lors d'un entretien à l'AFP.
Pour le choc contre l'Allemagne mardi en Ligue des nations, le petit nouveau ne devrait pas avoir beaucoup de jeu. Il espère un sursaut des champions du monde, après la prestation collective très décevante (2-2) face aux Islandais.
"On a la chance qu'il y ait un match dans trois jours pour se 'racheter'. Maintenant, le groupe ne doute pas", assure Ndombélé. Et lui non plus, visiblement.