Le destin d’une équipe et l’accomplissement d’un objectif tiennent parfois à très peu de choses. Le 22 décembre dernier, Liverpool menait 2 à 0 sur le terrain d’Arsenal, un de ses principaux concurrents pour une place dans le 'Big Four'. Le match s’est finalement achevé sur un score de parité (3-3). Mais, il est permis de croire que sans l’énorme faute de main de Simon Mignolet sur l’égalisation des 'Gunners', le dénouement aurait été tout autre. Au classement, il y aurait eu 8 points d’écart aujourd’hui entre les deux équipes et l’affaire pour la qualification en Ligue des champions aurait été certainement déjà entendue.
Il aurait été cruel d’accabler le dernier rempart des 'Reds' pour cette boulette si cela avait été sa première. Or, le gardien belge est devenu un spécialiste du genre. Depuis qu’il est arrivé sur les bords de la Mersey, l’ancien portier de Sunderland a commis une dizaine de bévues, dont quelques-unes qui ont couté très cher à son équipe. La plus mémorable reste celle réalisée contre Ludogorets en 2013 et qui avait été pour beaucoup dans l’élimination de Liverpool dès la phase des poules de la Ligue des champions. Sinon, les fans des 'Reds' se rappellent sûrement de sa sortie catastrophique contre Christian Benteke la saison dernière à Anfield à l’occasion du revers humiliant face au futur rélégable Aston Villa.
Reina n’a jamais été remplacé
Malgré ses limites, et en particulier dans le jeu aérien, Mignolet est à Liverpool depuis maintenant quatre ans et demi. Il en est même le N°1 à ce poste, et ce pour la simple raison qu’il n’y a personne pour le déloger. Après avoir été secondé par l’Australien Brad Jones et le Hongrois Adam Bogdan, il a désormais comme concurrent l’Allemand Loris Karius. Recruté à l’été 2016 sur les conseils de Jürgen Klopp, il était censé mettre la pression sur le Belge, voire le remplacer à moyen terme. Mais les prévisions ont été manifestement trop optimistes.
Karius a eu la chance qu’il attendait sous le maillot des 'Reds'. Elle est même arrivée plus vite que prévue puisqu’il a été promu titulaire deux mois seulement après son arrivée. Il a eu dix matches de championnat pour prouver sa valeur et confirmer ses belles prestations à Mayence. Mais, il s’est malheureusement manqué et Klopp n’a eu d’autres choix que de rappeler Mignolet. Un volte-face qui sonnait aussi comme un aveu d’échec. S’il a eu le nez creux pour faire venir au club des attaquants avec une vraie plus-value, l’ancien coach du BVB n’a pas su en faire autant à ce poste si important.
Bien sûr, la responsabilité est aussi partagée avec la cellule de recrutement du club. Et l’on peut même se demander si ce n’est pas un mal propre à Liverpool que d’enrôler des gardiens de "second couteau" et qui n’ont souvent pas la stature pour jouer dans un club d'un tel niveau. Depuis le début des années 90, les bons choix dans ce secteur se comptent sur les doigts d’une main : Pepe Reina, Jerzy Dudek et Sander Westerveld. Hormis ces trois-là, personne n’a séduit. Et on peut même énumérer quelques flops mémorables comme le Français Pégguy Arphexad et les Brésiliens Doni et Cavalieri.
Avec les rivaux, il n’y a pas photo à ce poste
Depuis 2009, Liverpool n’a fini qu’à une seule reprise sur le podium de Premier League. Et aujourd’hui, il est difficile de ne pas voir de lien entre cette longue période de disette et l’absence d’un portier de haut niveau dans la cage de l’équipe. Alors qu’un MU possède un David De Gea, que Chelsea peut compter sur le brillant Thibaut Courtois et que même le décevant Arsenal profite des services de Petr Cech, le club de la Mersey est donc contraint de composer avec une paire de 'keepers' moyens et qu’on n’imaginerait jamais titulaires dans un autre grand club européen.
Après avoir mis la main sur Virgil Van Dijk, et renforcé une défense trop souvent montrée du doigt, la priorité de Klopp émerge désormais comme une évidence : faire signer un portier de standing international. Si ce n’est pas pour ce mercato, alors cela devrait être pour le suivant. Cela apparait même comme une nécessité pour espérer retrouver le sommet de la Premier League et avoir une chance de conquérir un premier trophée depuis 2012. Dernièrement, le nom d’Alisson, le dernier rempart de la Roma, avait circulé dans les médias. Même s’il n’a pas le talent de certains de ses pairs, ce dernier offrirait déjà plus de garanties aux 'Reds'. En termes de buts encaissés, il est après tout le deuxième meilleur gardien de la Serie A (15). Le seul qui le devance est un certain Pepe Reina.