A l'approche du choc au sommet contre le PSG, dimanche au Parc OL (21h00), "le Boss" est encore omniprésent, quitte à faire grincer les dents de ceux qui lui reprochent ses critiques récurrentes contre l'arbitrage et son goût immodéré pour les réseaux sociaux.
Après le résultat nul concédé face à Angers (1-1), le 14 janvier, il a défendu les siens devant la presse, en mettant en balance le traitement infligé à Nabil Fekir en championnat et la convocation de Mariano Diaz devant la commission de discipline le 25 janvier - qu'il estime injuste - pour un penalty qu'il aurait simulé face à Toulouse (victoire 2-1) le 20 décembre.
L'épisode avait provoqué une passe d'armes sur Twitter, mode de communication favori de JMA, entre le président lyonnais et son homologue marseillais Jacques-Henri Eyraud, lequel estimait l'OL favorisé par l'arbitrage.
Plutôt que d'aller demander à "une pseudo-commission si Mariano (Diaz), après avoir été touché, a plongé ou pas, il faut protéger les créateurs comme Nabil", a affirmé Aulas dimanche. "J'ai vu ses deux jambes. Il a des impacts de tous les côtés", a-t-il ajouté en dénonçant des fautes d'anti-jeu répétées sur son joueur.
Une sortie habile avant le match contre le Paris Saint-Germain, au cours duquel le duel à distance entre Neymar et Fekir, les deux attaquants les plus ciblés de la Ligue 1, pourra aussi se mesurer au nombre de fautes sifflées, à tort ou à raison.
Nouvelle attaque contre le PSG
Le financement du PSG est un autre cheval de bataille du patron de l'OL, âgé de 68 ans. Et dans un entretien au quotidien Le Parisien, paru vendredi, il ne manque pas de dénoncer une nouvelle fois le "manque d'équité" qui découle à ses yeux "des moyens sans limites" du club de la capitale.
Le débat sur le déséquilibre sportif prend plus de force après le 8-0 infligé mercredi par le PSG à Dijon, et la large avance des Parisiens sur leurs poursuivants à la mi-championnat.
Pour Aulas, impossible de comparer les 20% détenus au capital d'OL Groupe par un fonds d'investissement chinois (IDG), qui ne devrait pas aller au-delà selon lui, avec l'engagement financier de l'Etat du Qatar au sein de PSG.
"A une époque où le foot anglais a su se structurer, non pas avec un seul club, mais avec cinq ou six qui ont généré des droits TV largement supérieurs aux autres, en France, on n'a pas su équilibrer et contrôler les ressources du PSG", déplore-t-il.
A l'inverse, "on a su complètement bloquer l'élitisme des clubs comme Marseille, Bordeaux ou Lyon en favorisant la Ligue 2. L'inflation générée en France par le PSG est une inflation artificielle car les fonds utilisés sont ceux d'un Etat", et non des ressources générées par le club lui-même, insiste JMA.
Celui-ci évoque également des "conflits d'intérêts" autour de Nasser al-Khelaïfi, à la fois président du PSG et de la chaîne beINSports, l'un des principaux diffuseurs de la Ligue 1, et s'interroge sur le respect des règles du fair-play financier dans la rémunération de Neymar.
Mais Aulas l'assure: il n'a rien contre son homologue parisien sur un plan personnel, c'est "le modèle qu'il représente" qu'il combat. "Je ne veux pas être taxé d'anti-parisianisme, anti-PSG ou anti-Nasser. Je dis les choses, comme souvent un peu plus tôt que les autres et sans avoir peur de me faire tirer les oreilles."