Mythique président de l'Olympique Lyonnais, Jean-Michel Aulas n'est pas connu pour baisser les bras facilement. Défenseur des intérêts de son club contre vents et marrées, le président des Gones n'a toujours pas digéré l'arrêt brutal de la saison 2019-2020 de Ligue 1. Prêt à aller devant la justice pour faire défendre ses droits, Jean-Michel Aulas n'a toujours pas abandonné l'idée de reprendre le championnat, et multiplie les propositions pour trouver un terrain d'entente.
Alors que la Bundesliga va reprendre au cours du mois de mai, que la Serie A et la Liga sont actuellement en train d'étudier les possibilités de reprise de leurs championnats et que les joueurs reprennent petit à petit des entraînements individuels, alors que la Premier League cherche un consensus pour finir le championnat, la Ligue 1 est au point mort. Une situation qui embête Jean-Michel Aulas. Dans un entretien accordé à 'L'Equipe', le président de l'OL a vidé son sac.
"Les choses se précisent en Allemagne. J'ai noté près de dix pays européens où on a recommandé l'entraînement. Donc on peut vraiment s'interroger. En adaptant nos méthodes, on aurait probablement pu finir le championnat. On est dans un mauvais chemin, ce n'est peut-être pas trop tard pour essayer d'imaginer, au regard de ce qui se passe partout en Europe, quelque chose qui soit cohérent sur le plan politique. On avait jusqu'à fin août et peut-être même début septembre pour terminer. J'ai fait un petit calcul cet après-midi : les pertes, pour le foot français friseraient les 700 millions d'euros du fait de cette décision", a regretté Jean-Michel Aulas.
"Grosso modo, la saison dernière, le championnat avait généré 409 millions d'euros de partenaires économiques et de sponsors. On peut imaginer qu'on perdrait un mondant de l'ordre de 50 à 85 millions d'euros. La perte des droits télé est de 250 à 300 millions d'euros. Celle sur la billetterie probablement d'une vingtaine de millions. Et puis il y a l'argent des transferts pour équilibrer les comptes : 400 et 500 millions d'euros sur l'année dernière", a ajouté le président de l'OL.
Jean-Michel Aulas alerte, de nouveau, sur les dangers de cette décision : "Oui, l'enjeu sanitaire doit être prioritaire à l'économique, mais il ne faut pas que, sous le prétexte sanitaire, on vienne arrêter un championnat et fixer une règle du jeu qui n'est pas la bonne. Cela voudrait dire qu'il y a, derrière, un certain nombre d'intérêts qui n'ont rien de sanitaire. La mort du foot français ? Je n'ai pas dit ça, je dis simplement : les décisions qui ont été prises peuvent pousser le foot français dans une situation catastrophique. C'est un cri d'alarme."