On ne sait pas si les Lyonnais ont regardé les chiffres de leurs derniers duels contre Bordeaux, mais on pourrait le croire. Car rien n'a été facile pour l'OL cet après-midi, vraiment. Il fallait remonter à février 2016 pour trouver trace d'une victoire lyonnaise sur sa pelouse contre le club au scapulaire. Six duels ont eu lieu, depuis, et la tendance perdure. Le comble, dans l'affaire, c'est que Lyon aurait pu s'en sortir sans gloire, juste avec son talent, mais comme à Hoffenheim (3-3), la logique a rattrapé cette équipe qui joue trop par à-coups.
Malgré le nul, l'OL s'en sort bien
Sur le thème de la constance, Bordeaux n'avait pourtant pas de leçon à donner à l'OL. Malgré un léger renouveau depuis le retour de Ricardo, les Girondins continuent de souffler le chaud et le froid, ce qui complique la lecture de leur réel niveau. Mais au Groupama Stadium, ils ont à peu près tout bien fait pour revenir avec autre chose qu'un point. C'est simple, il n'y a que sur la possession que l'OL s'est montré supérieur. Avec un bloc médian et un trio d'attaque incisif, Bordeaux a rapidement donné le ton en faisant passer un premier frisson dans la défense lyonnaise. Servi par Briand, Karamoh a bien cru ouvrir le score d'un ballon piqué parfait mais le but de l'ancien Caennais a été refusé pour une position de hors-jeu (9ème).
Cela a ressemblé à un tournant, forcément. Piqués, les Lyonnais ont tenté de réagir dans ce premier acte mais il a fallu attendre la demi-heure de jeu pour voir une frappe cadrée, signée Nabil Fekir, sans succès. Le champion du monde, qui faisait son retour, doit encore retrouver des jambes, mais il a eu le mérite de se montrer décisif en distillant un caviar pour Houssem Aouar, dont la reprise a eu des airs de libération, juste avant la pause (1-0, 45ème).
Avant cela, Anthony Lopes avait sorti le grand jeu sur une opportunité énorme de Jimmy Briand (36ème). Et après ce but, Bordeaux n'a cessé de répéter les assauts sur le but lyonnais, mais ni Sankharé, dans une position idéale (56ème), ni Briand, d'un lob subtil (60ème), n'ont su matérialiser ce temps fort bordelais. Un sentiment d'impuissance a commencé à gagner les rangs bordelais, et c'est presque au moment où on s'y attendait le moins que les visiteurs ont finalement trouvé la faille. Cornelius, entré en jeu, a exploité une relance hasardeuse de Rafael en plaçant une volée parfaite dans le petit filet (1-1, 73ème).
L'odeur du K.O. a persisté pendant le dernier quart d'heure, forcément un peu fou, mais l'OL, qui a eu des situations pour arracher un succès étriqué, en est resté là, comme Bordeaux, qui a encore eu des situations tout court. "Au point, on méritait de l'emporter", soufflait Benoît Costil au coup de sifflet final, sur Canal +, comme pour montrer que la frustration la plus forte n'est peut-être pas dans le camp qu'on imaginait.