Ce n'est pas le genre de match qu'on oublie en un simple claquement de doigts. Le type de rendez-vous qu'on zappe de sa mémoire en une fraction de secondes, alors même que retentit le coup de sifflet final. Dans le vestiaire stéphanois - au moins pour ceux qui étaient là - la défaite humiliante du match aller à Geoffroy-Guichard (0-5) n'est pas effacée des mémoires. "Il faut rester lucide et garder en tête les moments par lesquels nous sommes passés", rappellait ainsi le capitaine, Loïc Perrin, en conférence de presse cette semaine. "Bien sûr, on ne peut pas oublier ce qui s’est passé au match aller. C’était un match sans, une sale soirée."
Chez les supporters, privés de déplacement ce dimanche, le cauchemar vécu à Geoffroy-Guichard restera gravé. "Perdre 5-0, sans combattre, c'est inacceptable, commente pour 'Goal' Jean-Guy Riou, le président de l'Union des Supporters Stéphanois (USS). Si on gagne à Lyon, ça effacera une partie du mécontentement des supporters. Mais ça n'effacera pas la branlée prise chez nous, à domicile." L'envahissement de terrain, le maillot brandit par Nabil Fékir. Tout ceci, personne ne l'a oublié. Et Loïc Perrin le sait bien : "Je sais que les supporters l’ont en travers de la gorge et que cela ne leur passera jamais, dit-il. À nous d’essayer d’inverser la tendance."
"La plaie est encore ouverte", assure Jean-Guy Riou. Mais le regain de forme de l'équipe stéphanoise amène un brin d'optimisme. Car les dynamiques sont inversées, et contrairement au mois de novembre, les Verts abordent ce nouveau derby avec une confiance bien plus affirmée. En 2018, l'ASSE pointent même au 5e rang du championnat, loin devant l'OL, seulement 13e sur le début d'année et qui n'a plus gagné en Ligue 1 depuis plus d'un mois. C'était contre Paris, au Groupama Stadium (2-1), le 21 janvier.
Une rencontre entre Frédéric Paquet et les supporters début mars
Les hommes ont changé. Sur le banc, d'abord, avec le départ d'Oscar Garcia remplacé par Julien Sablé puis Jean-Louis Gasset. Et sur le terrain aussi, avec l'arrivée de quatre internationaux (Ntep, Debuchy, M'Vila, Subotic) cet hiver. "Ce n’est peut-être pas plus mal que ces nouveaux joueurs n’aient pas vécu ce traumatisme", précise d'ailleurs Loïc Perrin, conscient que son équipe "a retrouvé plus de confiance dans le jeu" depuis plusieurs semaines. Mais, en interne, il n'est en aucun cas question de s'enflammer.
Depuis plusieurs jours, les joueurs ont eu pour consigne de faire attention aux propos qu'ils pourraient tenir sur le derby dans la presse. Les supporters, eux, ont déjà annoncé qu'un cortège partirait de l'Étrat à 10h pour pousser l'équipe à quelques heures du match. C'est un pour tous et tous pour un malgré les échanges musclés entre Roland Romeyer et les supporters fin janvier. Un bon résultat ne serait que positif pour le club, et faciliterait certainement le travail de Frédéric Paquet, le nouveau directeur général, qui vient tout juste d'envoyer une invitation aux cinq groupes de supporters pour les recevoir à l'Étrat début mars. En attendant, certains réservent encore leur réponse.