Antoine Griezmann a vaincu la malédiction. Il a enfin été décisif et victorieux lors d'une finale européenne. Malheureusement pour l'OM et tout le football français, il a choisi le mauvais jour pour en finir avec la scoumoune. L'international français est allé cueillir son premier trophée majeur en marchant sur Marseille en finale de la Ligue Europa. Avec deux buts inscrits, une efficacité totale et beaucoup de générosité, il a empêché l'équipe phocéenne d'imiter sa devancière d'il y a 25 ans. Et c'est autant mérité pour le héros du jour, que cruel pour les vaincus.
Sur le papier, on disait l'OM largement inférieur à son adversaire du jour. Sur le terrain, cela ne s'est pas vu. Du moins, avant qu'il n'y ait eu deux buts d'écart au tableau d'affichage. Les Marseillais ont suivi leur plan de bataille à la lettre. Cela aurait pu leur sourire. Toutefois, et comme il y a quatorze ans à Stockholm contre Valence, les évènements leur ont été largement défavorables. Et, l'immense occasion manquée de Valère Germain dès la 4e minute était annonciatrice d'une soirée où la réussite avait penché d'un côté et il n'était pas ciel et blanc.
Le deuxième coup dur pour l'OM est survenu à la 21e minute avec une incroyable perte de balle de Zambo Anguissa alors qu'il voulait transmettre le cuir à son gardien. Koke en profitait pour servir idéalement Griezmann. Avec l'efficacité qu'on lui connait, le Mâconnais ne pouvait louper cette offrande. Il a transformé tranquillement, donnant l'avantage aux siens sur ce qui était quasiment la première occasion des 'Rojiblancos'. Il ne pouvait pas y avoir pire comme scénario pour les hommes de Rudi Garcia. Et ce n'était que le début des ennuis.
Pour espérer recoller à la marque et se remettre de cette ouverture concédée, il aurait fallu que l'OM dispose de toutes ses forces. Or, à peine dix minutes après que Griezmann eut trouvé la faille, Marseille voyait son stratège Dimitri Payet sortir sur cette blessure. Déjà incertain pour cette finale, le Réunionnais se voyait contraint de céder sa place. À contre cœur et le visage rempli de larmes, il quittait la pelouse. Même s'il restait alors encore une heure à jouer, cette défection sonnait presque le glas des illusions marseillaises.
1 - @AntoGriezmann est le 1er joueur français de l'histoire à réaliser un doublé lors d'une finale de C3 ou de C1. Grizou. #OMAtletico pic.twitter.com/4pbf1sBdBd
— OptaJean (@OptaJean) 16 de mayo de 2018
Quand rien ne va...
Jusqu'à la mi-temps, et même un peu après, l'OM a bien tenté de se redresser, inscrire ce but synonyme d'espoir. En vain. Le scénario qu'il fallait éviter à tout prix face à une équipe madrilène jamais aussi redoutable que lorsqu'elle mène au score est bien survenu. Pis, à la 49e, les Olympiens essuyaient un deuxième coup de semonce avec une nouvelle banderille plantée par Griezmann. Servi de nouveau par Koke dans le bon tempo, le Français s'avançait avant de piquer avec brio son ballon au-dessus du Mandanda. C'était le break et les jeux étaient faits.
La dernière demi-heure du match s'est ensuite écoulée longuement, même pour Marseille, qui ne semblait plus trop y croire. Il fallait un évènement favorable pour se remettre dans le match. Un évènement qui aurait pu se produire à la 81e lorsque le rentrant Kostas Mitroglou a placé une superbe tête décroisée sur laquelle Jan Oblak a été trop lent à réagir. Mais, le portier slovène a été supplée par son poteau droit. Il n'y avait pas besoin de plus pour se convaincre que cette finale n'était définitivement pas celle de l'OM. Thauvin et ses partenaires échouaient donc à une marche de gloire et le troisième but concédé, signé Gabi (89e), n'était qu'anecdotique. C'était cruel, mais on ne parlera pas d'injustice car le match a connu la tournure type de ceux que remporte habituellement l'Atletico lors des grands rendez-vous. Au moins, il y aura eu un Français (ou deux, avec Lucas Hernandez) aux anges ce mercredi et c'est une maigre consolation pour le football hexagonal.